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270 LITTÉRATURE MÉDICALE. Après ces voyages, il rentra dans sa patrie où il enseigna la médecine; c'est la qu'il paraît avoir composé la plus grande partie de ses immortels ouvrages ; c'est la qu'il fonda la célèbre école de Cos. La réputation d'Hippocrate commença de son vivant (3) ; elle ne fit que grandir dans toute l'antiquité ; elle se maintint dans le moyen-âge, et refleurit de nouveau a l'époque de la renaissance ; depuis lors, les éditions et les traductions de ses œuvres se sont multipliées à l'infini dans toutes les lan- gues et dans tous les pays. Depuis Galien, Hippocrate a joui d'un véritable culte ; de nos jours, il faut l'avouer, ce culte n'est pour le plus grand nombre qu'une religieuse tra- dition qu'on accepte et qu'on transmet sans contrôle ; car, ainsi que l'a spirituellement exprimé un de ses derniers tra- ducteurs, « on exalte beaucoup Hippocrate, mais on ne le lit guère (4) ; et pour n'avoir rien a se reprocher, on sacrifie pieusement a un dieu inconnu. » (Daremberg). (3) « Le plus illustre de ses contemporains, Platon ou plutôt Socrate (in Plted. et in Protagor,), invoque son autorité, désigne son école (in Ménon.) à ceux qui veulent devenir véritablement médecins, et ne craint pas de le mettre en parallèle avec Polyclète et Phidias ; Ctésias, historien et médecin, appartenant, comme Hippocrate, à la famille des Asclépiades, et l'un des chefs de l'école rivale de Cnide, s'était occupé d'une de ses pratiques chi- rurgicales (Galien, Comm. IV. in lib. de artic), e t c . . —l T n siècle à peine s'était écoulé depuis la mort d'Hippocrate, que sa renommée avait effacé celle de presque tous les médecins. « Nous avons la preuve incontestable d'ufftravail sur Hippocrate, anté- rieur à l'école d'Alexandrie, et non interrompu depuis le temps d'Hippocrate lui-même : Ctésias attaque le traité des articulations ; Dioclès de Caryste attaque les aphorismes, et défend le traité des articulations. Philolimc con- naissait le traité de Y officine du médecin; Xénophon, autre disciple de Praxagorc, avait expliqué le mot ÔEI'OV quid divinum qui se trouve dans plusieurs écrits de la collection, etc. » (Daremberg, Introd.) (4) Il est remarquable que Galien adressait déjà ce reproche aux méde- cins de son temps. « J'ai cru, dit-il, devoir rechercher la cause pour laquelle