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LITTÉRATURE MÉDICALE. 267 Ces trois individualités, séparées l'une de l'autre par environ cinq siècles (1), embrassent ensemble une longue période, sans contredit la plus brillante de la médecine grec- que. Avant Hippocrate, il n'y a guère qu'incertitude et obscu- rité dans l'histoire de notre art; après Paul d'Egine, com- mença la décadence. Essayons d'analyser le rôle que chacun d'eux a rempli dans le développement de la science. § 1. HIPPOCRATE. Cui non aetas prises \idit parcm in re uicdica, nec videbit futura. — BAGLIVI (PRAXIS MEDIG.J. (Lu à l'Académie, juillet 1857). Hippocrate a conquis une grande place dans l'antiquité non seulement comme médecin et comme observateur, mais encore comme écrivain et comme philosophe. Il parut dans le siècle de Périclès dont il fut un des ornements. Toutefois, il ne vécut point a Athènes, cette capitale du monde d'alors, qui absorbait l'attention universelle par ses poètes, ses philo- sophes, ses orateurs et ses hommes d'état. Hippocrate se déve- loppa sur un théâtre éloigné et restreint ; c'est dans la petite île de Cos qu'il fonda son école qui, depuis plus de vingt siècles, a résisté aux attaques de tous les novateurs. Il a mérité d'être appelé le père de la médecine, non qu'il l'ait créée, comme nous le discuterons plus loin, mais parce qu'il éclipsa ses devanciers et ses contemporains, en élevant l'art à la dignité de la science, selon la belle expression de Barthélémy [Foyag. d-Anarcharsis, chap. LXXIII). Il changea la face de la médecine ; son puissant génie avait embrassé la (1) Hippocrate, né à Cos 460 ans av. J . - C , est mort, dit-on, en Thessa- lic, vers 375 av. J.-C. Galion, né à Pergamc en 131 ap. J.-C., est mort vers 201 a p . J - C . Paul d'Egine florissait, selon M. René Briau, vers le milieu du VIIe siècle, en 650 environ. Il serait mort vers 680, d'après Fabrieius.