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268                     LITTÉRATURE MÉDICALE.

totalité de l'art; il s'éleva à une grande hauteur de vues, et
réussit a assurer a l'art de guérir une forme qui a triomphé
du temps et. des sectes- On a eu raison de dire que jamais
système ne fut aussi solidement constitué ni aussi imposant :
la méthode et la conception de l'ensemble ont subsisté jus-
 qu'à nos jours. On ne s'étonnera pas que l'auteur soit arrivé
 à un haut degré de gloire et de renommée et qu'il reste en-
core placé sur un piédestal a part.
    L'histoire d'Hippocrate est devenue une légende sur-
 chargée de fables et d'erreurs, grâce a la crédulité de ses
 biographes (Soranus, Suidas, Tzetzès ) et aux fictions des
 auteurs qui ont introduit des pièces apocryphes {Lettres,
 Discours, Décret, etc.), dans la collection hippocratique. La
 critique moderne a fait justice de cette mythologie. Nous
 nous bornerons a relater les faits les plus généralement
 accrédités.
    Hippocrate, fils d'Heraclite et de Phénarète, (2) était de la
 famille des Àsclépiades (Platon inProtagor. et in Phœd.). Il
   (2) L'existence d'Hippocrate est aussi avérée qu'aucun des faits les mieux
constates de l'histoire : toutefois il s'est rencontré un esprit assez ami du
paradoxe pour la révoquer en doute, et venir, au mépris de toutes les règles
de la certitude historique, étaler un pyrrhonisme insoutenable : BOULET,
Dubitationes de Hippocratis vitâ, patrid, gcnealogiâ forsan mythologicis,
etc. Paris, Thèse, an XII (1804). Legallois fit de cette thèse une réfutation
sérieuse, sur les instances de Chaussier : Recherches chronolog. sur Hippo-
craie (Journal général de médecine, Paris, fructidor, an XII).—M. Houdart,
d'Angoulème. qui a le mérite d'avoir le premier, en France, porté le flam-
beau de la critique dans les ténèbres de la biographie d'Hippocrate, s'est
malheureusement laissé entraîner par l'esprit de parti : « Il semble, dit
M. Darembcrg, n'avoir combattu la légende hippocratique que pour se
mettre plus à l'aise en ce qui touche la doctrine et le véritable caractère
des écrits du médecin de Cos, qu'il veut évidemment sacrifier à Broussais. »
Tout en déplorant ses écarts, nous nous plaisons à signaler dans son ouvrage,
(HOUDART, Éludes hisloriq. et critiq. sur la vie et la doctrine d'Hippocrate,
Paris, 1840, 2 c édit.) de belles pages cl d'intéressantes recherches.