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240 SUR L'ENSEIGNEMENT genres de littérature, et quoique plus tard chaque auteur se livre à l'une des branches des belles-lettres ses succès dans la carrière qu'il choisit, exigent qu'il ait fait des études com- plètes. En ce qui louche les beaux-arts, cette manière de concevoir les études a été pratiquée avec succès aux époques ou ils étaient les plus florissants. Tous les grands artistes italiens, par exemple, non-seulement se sont livrés à l'élude de toutes les branches des beaux-arts, mais encore on trouve fréquemment qu'ils ont réussi à les exercer tous avec succès. Cela est arrivé au Giotlo, à l'Orcagna, à Léonard de Vinci, à Michel-Ange, à Raphaël, et à une foule d'autres parmi les grands artistes italiens. Les succès qu'ils ont obtenus dans l'architecture, la peinture et la sculpture n'ont point fait de tort à leurs talents. Chacun d'eux , sans doute, guidé par la nature de son génie et par la force des circonstances, s'est toujours livré à un genre de prédilection, mais personne ne doit croire que les fresques de la chapelle sixtine eussent été supérieures à ce qu'elles sont si Michel-Ange n'avait jamais fait que des peintures à fresque. La vérité, au contraire, est que les travaux de sculpture de Michel-Ange ont perfec- tionné son talent pour le dessin. Ici encore, les grands écri- vains ressemblent aux artistes : ils peuvent écrire dans des genres différents; ils peuvent et ils doivent, suivant leur génie, réussir dans un genre plutôt que dans un autre, mais les divers ouvrages écrits en dehors de ce genre seront favo- rables plutôt qu'ils ne seront contraires au développement du talent d'un auteur. Ce qui concerne l'élude et la pratique des lettres, au point de vue que nous venons de prendre, ne trouvera probable- ment que peu de contradictions. L'analogie qui existe entre les beaux-arts et les belles-lettres aura mieux fait comprendre au lecteur ce que nous entendons par la division du travail, et l'importance que nous attachons à ce que l'étude des