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                     LETTRES DE GU1CHEN0N.                    231

 reti, (Roverédo) nom d'un village dont les habitants avaient été
 transportés à Alexandrie de la Paille, et par lequel Frédéric
 s'obstinait à nommer celte nouvelle ville à laquelle !a ligue lom-
 barde avait donné le nom pour lui odieux du pape Alexan-
 dre III, l'allié ou pour mieux dire, le chef de cette confédé-
 ration.
    Cette bulle n'avait pas pour objet, ainsi que l'a cru un bio-
graphe moderne de saint Anthelme, de rendre hommage aux
vertus éminentes de ce saint évoque, ce serait prêter à Bar-
berousse des sentiments et des intentions qu'il était loin de
posséder. Ce titre n'est il faut le dire, qu'un monument de
la politique insidieuse et vindicative de cet empereur, qui, en
faisant d'aussi larges concessions aux évoques de Savoie, n'a r
vait d'autre but, que de les attirer à son parti, et de les dé-
tacher de celui du pape, son ennemi, et du comte Humbert
de Savoie, qui, fidèle au Saint-Siège, avait refusé de joindre
ses forces à celles de l'empereur.
    Aux évoques de Turin, de Genève, deTarentaise, d'Aoste,
de Maurienne, etdeBelley, Frédéric attribuait l'autorité sou-
veraine, dans toutes leurs cités épiscopales, et dans les terres
qui en dépendaient, avec tous les droits régaliens, tels que le
droit de battre monnaie, qui, toujours, on le sait, fut un droit
inhérent à la souveraineté, les droits dédouane, (Teloneum),
le péage, (Pedagium), les droits sur la navigation des fleuves
et des rivières (Ripaticum, Aquaticum) sur les pâturages , la
pêche, la chasse, les forêts, les défrichements, (Slirparticum),
le droit de rendre la justice, le droit de contraindre leurs su-
jets à aller à la guerre, en un mot, tout l'ensemble des attri-
butions et des prérogatives qui constituait, a cette époque, la
puissance souveraine et absolue. A la vérité, les évêques de-
vaient jouir de ces droits illimités, sous la protection de l'em-
pereur, c'est-à-dire, sous sa suzeraineté, mais on sait assez
que cette suzeraineté était purement nominale.