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226 LETTRES 1>E (iUICHENON. a saint Anlhelme, évoque de Belley. Cette bulle est le pre- mier document historique d'une valeur appréciable, que nous devons aux recherches de Guichenon en ce qui louche l'évô- ché de Belley. On ne saurait dire si Guichenon a compris la portée poli- tique et historique de ce mémorable document, attendu qu'il l'a publié sans le faire précéder ou suivre d'aucun commen- taire. Efforçons-nous de suppléer à cet oubli. Frédéric Barberousse , de la maison de Souabe, prince brave, éclairé, mais, en môme temps, ambitieux et cruel, avait succédé, en 1152, a Conrad III, son oncle. En montant sur le trône impérial il trouva l'autorité et la puissance de l'empire affaiblies par les usurpations des grands seigneurs eldes com- munes, mais plus encore par les concessions considérables faites à l'Église par ses prédécesseurs. Restituer à l'empire sa force et sa puissance, tel fut le but qu'il se proposa dès le dé- but de son règne. La lâche était ardue et difficile à ce point qu'elle devaitéchouer entre sesmains. La plupart des villes lom- bardes s'étaient érigées en républiques. L'indépendance com- munale avait, principalement en Italie, pris un immense et ir- résistible développement. Celte tendance s'était généralisée dans les mœurs et l'opinion des peuples. Toutefois c'était le St-Siége, qui était l'objet des plus amères récriminations de l'empereur, le St-Siége, auquel il reprochait d'avoir accaparé la puissance réelle, et de n'avoir laissé à l'empire une autorité purement nominale. Ayant reçu à Rome, en 1156, des mains du pape Adrien IV, la couronne impériale, il prit en aversion le souverain pontife, à l'occasion d'une peinture qu'il vitau pa- lais de Latran, laquelle représentait Lolhairedemandant, à ge- noux, a Innocent II la couronne impériale, avec cette légende, Homo fit pape, ce qui, avec assez de vraisemblance, il faut en convenir, semblait signifier que l'acte du couronnement faisait de l'empereur le vassal du pape.