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                     LETTRES DE GUICHEKON.                     22U

Pontife la couronne d'Occident, l'empereur devait implicite-
ment reconnaître la juridiction suprême du Sl-Siége. D'un
autre côté la puissance impériale, conférée dans toute sa
plénitude, impliquait en faveur de celui qui était investi
de celte dignité la suprématie dans l'ordre temporel. Or,
la limite entre ces deux pouvoirs était difficile à établir. Il
devait nécessairement se produire des faits d'une nature
complexe qui, ressortissant à la fois de l'autorité temporelle
et spirituelle, devenait matière à conflit entre lesdeux autorités.
La question des investitures était de ce nombre, et ce fut cette
question quifilsurgir la lutte ardente et invétérée du sacerdoce
et de l'empire, qui bouleversa et ensanglanta le moyen âge.
   En même temps que se poursuivait celte grande et
déplorable lutte entre les deux régulateurs de l'Occident,
entre l'empereur et le pape, les gouverneurs des provinces,
les ducs et les marquis, profilant des embarras de l'empereur,
et de son éloignement, travaillaient sur tous les points à leur
agrandissement personnel. L'empereur Olhon-le-Grand, dont
le règne peutêlre considéré comme une Irèvedans ces temps
de violence et de rapine, s'appliqua à amoindrir l'influence
envahissante des ducs et gouverneurs des provinces. Le moyen
qu'il employa pour cela, fui d'amoindrir leur juridiction,
de détacher de leur autorité les villes et les districts qui en
dépendaient, pour les transférer aux évoques et aux abbés.
Cette division, ou pour mieux dire cet émieltement du pou-
voir féodal, permit aux habitants des villes de se réunir en
communautés, de nommer des consuls, de s'administrer eux-
mêmes, et, par conséquent, de se soustraire à l'autorité des
grands seigneurs. Celte politique d'Olhon-le-Grand, qui con-
sistait à opposer une digue aux empiétements des seigneurs, se
perpétua parmi ses successeurs. Nous aurons une preuve histo-
rique de ce fait, lorsque nous nous occuperons de la fameuse
bulle d'or accordée par l'empereur Frédéric Barberousse ,
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