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               ARMOIRIES DE VIENNE EN DAUMUNÉ.                      197

l'an 1412. «C'est ce qui a donné l'occasion a cette ville , »
ajoute Chorier, « de choisir cet arbre pour ses armes après
avoir quitté l'aigle qui luy en était incomparablement de plus
nobles (1). »
   La première de ces deux inductions ne manque pas d'une
certaine vraisemblance , c'est l'expression confuse d'une
tradition constante, mais il n'en est pas de même de la
seconde que rien ne paraît autoriser. Il n'existe ni sur la
pierre , ni dans les livres aucune trace de ces prétendues
armoiries h l'aigle, et notre historien s'est chargé lui-même
d'infirmer son propre témoignage en disant, trois années plus
tard : « Que la teste couronnée de Saint Maurice avoit servy
d'armoiries a la ville de Vienne durant long-temps, qu'elle
avoit esté représentée dans les sceaux de l'église cathédrale
et dans les enseignes militaires en temps de guerre » (2). Ces
deux assertions s'excluent réciproquement et les données
chronologiques ne permettent d'adopter la seconde qu'à con-
dition de rejeter la première.
   L'usage des armoiries ne date, au plus tôt, que de la fin
du Xe siècle et ne devint ordinaire que dans le courant du
XIIe. Soumises au régime féodal, qui remplaçait toutes les
anciennes institutions léguées a la Gaule par les Romains ,
les villes n'eurent pour premières et seules armoiries que
celles de leurs seigneurs : Vienne , par conséquent, n'en
avait pas d'autres que celles de ses archevêques, substitués
a tous les droits régaliens des derniers rois de Bourgogne.
Chorier vient de nous dire quelles étaient ces armoiries.
Elles représentaient a Vienne, comme dans beaucoup d'au-
tres villes?, le buste, la tète, l'image du saint patron de la


  (1) Les Recherches du sieur Chorier sur les Aiiliquitcz de la ville de
Vienne. Lyon et Vienne, 1658, pet. in-12, p. 85.
  (2) Histoire générale de Dauphiné- Grenoble, 1661, in-fol., p, 694,