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INSCRIPTION DE SAB1NIUS AQU1LA. 177 cependant ne devaient pas dépasser une certaine limite (1). Timesithée avait encore exercé à Rome une autre charge, celle d'inspecteur de la dépense faite pour les divertisse- ments et les spectacles donnés au peuple. Les archéologues finiront sans doute par expliquer d'une manière satisfaisante les mots : procuratori provinciœ Syriœ Paleslinœ ibi exactoris reliquorum annonce sacrœ expedi- tionis. Quelle était cette expédition sainte pour laquelle tous les impôts n'avaient pas été acquittés et dont il devait exiger l'arriéré? Plusieurs ont pensé, et nous serions de cet avis, que c'était la guerre contre les Juifs, recommencée a plu- sieurs reprises par différents empereurs. De la Judée s'éle- vaient alors des milliers de voix proclamant la lumière de l'Evangile, et la répandant sur toutes les provinces de l'empire romain, dont elle menaçait de détruire le culte. C'était donc pour Rome une guerre sainte, celle qui devait exterminer ce peuple rebelle combattant sans cesse pour son Dieu et sa liberté. Les Romains, dans cette expédition, combattaient aussi pour leurs divinités, pour leurs croyances attaquées de toutes parts. Cette guerre était un devoir d'autant plus sacré pour eux que, dans leur aveuglement, ils confondaient l'antique religion des Juifs, ne reconnaissant qu'un Dieu unique, avec la nouvelle loi du Christ, issu du milieu d'eux et se propa- geant de plus en plus par le zèle des successeurs des apô- tres. Ceci expliquerait l'acharnement que les Romains mirent a l'anéantissement du peuple juif, dont ils consommèrent la destruction, tandis qu'ils se contentèrent de vaincre et d'as- servir les peuples idolâtres, dont ils associèrent souvent le culte avec le leur. (1) Cet impôt du quarantième équivalait à 2 1/2 pour 100, de même que celui du vingtième était égal à notre 5 pour 100. 12