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INSCRIPTION DE SABINIUS AQUILA. 473 discipline, il rassembla dans un camp toutes les cohortes qu'on laissait disperser dans Rome ou dans les villes du voisinage. Ainsi, il eut à ses ordres une armée d'autant plus prompte a le servir qu'elle campait aux portes de la capitale. L'importance du préfet des cohortes prétoriennes se main- tint sous les successeurs d'Auguste et devint bien plus grande encore aux IIe et IIIe siècles. A cette époque, les prétoriens ont disposé souvent de la pourpre impériale et les préten- dants cherchaient a se les rendre favorables. Plusieurs de ses chefs s'emparèrent même du trône. Enfin, depuis la mort d'Alexandre Sévère, dans l'espace d'un demi-siècle, on compte près de cinquante Césars qui, avec ce titre légitime ou usurpé, ont été tour à tour proclamés et massacrés par les soldats; dans ces sanglantes révolutions, les préto- riens et leur chef ont toujours joué un rôle des plus impor- tants. Un commandement qui élevait aussi haut celui qui en était revêtu n'aurait pas, à notre avis, été relégué au dernier rang de l'inscription. Nous croyons donc que ce signe doit exprimer un nombre. Sous Auguste et ses successeurs, la légion était com- posée de dix cohortes, la cohorte de trois manipules et chaque manipule de deux centuries. Ainsi, on comptait trente manipules dans une légion ou soixante centuries. Le nombre d'hommes composant la légion n'a pas toujours été le même, mais, fixé par Auguste à six mille fantassins et 726 cavaliers, il se maintint à peu près ainsi sous ses successeurs (1). Les dix cohortes portaient un numéro d'or- dre. La première était composée de l'élite de la légion et beaucoup plus considérable. Elle a été portée quelquefois a 1,100 hommes, tandis que les autres n'étaient souvent (1) Ce lui Homulus qui créa la légion. Il la divisa en dix corps, qu'il nomma manipules, cl qui avaient pour enseigne une bolle de foin nlta-