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d66            INSCRIPTION DE SABINIUS AQUILA.

« rue Mercière, je la donnay deslors dans l'Eloge Historique
« de cette Ville que je publiay l'an 1669 pour servir de pre-
« paration à cette histoire dont j'avois formé le dessein deux
« où trois ans auparavant, et dont j'ay ramassé les mémoires
« nécessaires jusqu'à présent, avec un travail et une exacti-
« tude dont les Savans jugeront sur les pièces, que je donne
« pour servir de preuves aux faits que je rapporte.
   « Comme cette inscription n'était pas bien nette quand
« elle fut trouvée, étant remplie de terre ou de ciment en quel-
« ques unes de ses lettres, j'y changeay quelques mots en la
« transcrivant, et je suis obligé à Monsieur Spon, qui m'a fait
« remarquer quelques fautes que j'y avois fait alors pour
« ne l'avoir pu assez bien déchiffrer, cela m'a donné lieu de
« la revoir, et je n'ay pas eu moins de peine que la première
« fois, parce qu'on l'a engagée dans un mur où j'eus peine
« de la retrouver, parce qu'elle étoit couverte de chaux, et
« blanchie, et sans quelques lettres, qui paraissoient encore,
« je ne l'aurois pu découvrir. J'en fis lever tout le mortier, et
« la lavay plusieurs fois pour la tirer le plus exactement que
« je pourrois, parce qu'elle est l'un des plus curieux aussi
« bien que des plus singuliers monumens de cette Ville, pour
« le fait des finances et des revenus de l'Empire. »
   Nous citons le texte du P. Menestrier pour montrer com-
bien il avait agi consciencieusement. Voulant publier son
Histoire de Lyon, les corrections heureuses de Spon ne lui
suffirent point, il voulut revoir le monument, il le chercha,
des lettres apparentes le lui révélèrent. 11 ne se contenta
pas de s'assurer qu'il était encore à la même place et que
c'était bien celui qu'il avait vu et découvert il y avait vingt-
six ans, il le débarrassa de la couche de mortier, recopia
de nouveau l'inscription, mais malheureusement quelques
inexactitudes s'y glissèrent encore, et toutes celles commises
par Spon furent maintenues.