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402           TRADUCTION LIBRE DU BKATUS.

 Il aime à contempler, du haut d'un mamelon,
 Ses bœufs éparpillés dans le fond d'un vallon ;
 Son miel est bien plus pur que celui de Narbonne ;
 Le dos de ses brebis de lainage foisonne ;
 Et quand l'Automne vient, généreuse en produits,
 Montrer dans nos vergers sa couronne de fruits,
 Lui-même il va cueillir et la pêche et la poire.
 Sur l'oïdium enfin remportant la victoire,
 Il fait goûter son vin à Monsieur le Curé,
 Qui bénit au printemps ses vignes et son pré,
 Et ses vœux sont remplis, quand son ami, le Maire,
 Vient donner ses conseils dans cette grave affaire.

 Sans souci des Chemins, des quatre et trois pour cent,
 Si, l'été, le soleil est tout resplendissant,
 Il va se reposer à l'ombre tutélaire
 Du vieux chêne touffu, planté par son grand-père.
 Si l'onde en murmurant le convie à dormir,
 Cependant il craindra de s'entendre assourdir
 Par l'étrange concert de la locomotive,
 Sifflant en tout pays un effrayant qui-vive.
 Mais, après le mois d'août, quand Monsieur le Préfet
 A signé de sa main le solennel décret
 Qui permet aux chasseurs de braver la poussière,
 La faim, la soif, la pluie et mainte autre misère,
 Notre heureux campagnard, en son vaste carnier,
 Rapporte chaque jour un abondant gibier.

 Si l'amour autrefois lui fit quelques blessures,
 Si son cœur inflammable essuya des brûlures,
 Depuis longtemps son mal est tout-à-fait guéri.
 Il prétend simplement au titre de mari,
 Et ne demande pas aux salons de la ville
 Une belle à la mode, à la santé débile,
 Qui, plusieurs fois par jour, attrappe quelque mal,
 Et pour se rétablir passe ses nuits au bal,