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BIBLIOGRAPHIE. ŒUVRES DE CHANOINE LOYS PAPON , SEIGNEUR DE MARCILLY , POÈTE FORÉSIEX BH xvie SIÈCLE, imprimées , pour la première fois, sur les manuscrits origi- naux, par les soins et aux frais de M. N. Yemeniz, précédées d'une notice sur la vie et les œuvres de Loys Papon, par Gui de la Grye ; Lyon, Louis Perrin, 1857, in-8, papier Vergé, flg. sur bois, fac similé, etc. Les livres ont leur destinée. Une épître assez leste , que l'auteur n'osait avouer, une pastourelle jouée à Montbrison et destinée à célébrer le triom- phe des ligueurs sur les huguenots, quelques emblèmes et devises d'amour, tels étaient les titres que Loys Papon jugeait si peu dignes d'être pré- sentés à la postérité, qu'il les garda manuscrits, se contentant de cette gloire modeste que donnent des concitoyens bienveillants, niais qui n'a pas de retentissement hors des murs de la ville natale. Depuis trois siècles ce recueil dormait enfoui dans la poussière, et le nom de Loys Papon semblait condamné à un éternel oubli, lorsqu'un érudit , qui honore notre ville à plus d'un titre, est venu révoquer l'arrêt trop précipité du destin. M. Yemeniz jugeant que dans les œuvres du poète montbrisonais tout n'était pas à dédaigner, et que, suivant l'expression d'un bon juge en pareille matière, M. Gui de la Grye « çà et là on découvre des vers pleins de fraîcheur, de légèrelé, de délicatesse et de grâce, » a entrepris de le ressusciter, et ne pouvant, pour lui assurer l'immortalité, lui donner le génie des Clément Marot, des Urfé, des Ronsard, il lui a donné une parure si belle, que désormais son rang est marqué même à côté des plus grands écrivains. Le goût qui a présidé à l'impression de ce volume, les soins apportés à son exécution matérielle, grâce à la munificence et à la générosité de M. Yemeniz, font en effet des Œuvres de Loys Papon un des plus précieux diamants de l'écrin typographique de M. Louis Perrin ; il peut hardiment soutenir la comparaison avec les plus beaux spécimens sortis des presses du célèbre imprimeur, et c'est à ce titre que ce précieux volume sera recherché dans l'avenir. Ajoutons que le petit mystère que présentait une page écrite en ca- ractères grecs, sur le feuillet de garde, en tête du volume manuscrit du Discours à Mademoyselle Panfile et qui avait toujours laissé les philolo- gues, sinon muets, du moins en désaccord, a été victorieusement pénétré par M. Armand Fraisse, qui a tout simplement lu chaque mot à rebours et qui a trouvé ainsi, à l'étonnement de tous, des mots français soigneusement cachés sous une enveloppe étrangère; c'était une petite cachotterie qu'avait voulu faire le bon prieur de Marcilly. A. V. SÉANCES DE L'ACADÉMIE IMPÉRIALE DES SCIENCES, RELLES- LETTRES ET ARTS DE LYON. Nous n'avons pu, dans notre dernier numéro, que mentionner la séance publique du 29 juin. C'est la troisième fois que l'Académie a ouvert, celle année, ses portes au public, et ce n'est pas faire un petit éloge de cette troisième séance que de dire qu'elle n'a pas eu moins d'éclat que les deux précédentes. Elle empruntait d'ailleurs un intérêt tout particulier aux prix et aux médailles qui y ont été distribués. Après un excellent rapport de