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158 M. Dareste, sur le concours de poésie, une médaille de 300 fr. a été décernée à M. Lcsguillon, homme de lettres à Paris, une de 100 IV. à M. Vial, avocat, notre compatriote, et une autre de même valeur à M. Edmond Py, profes- seur d'histoire au collège de Sorrèze. Après la poésie est venue l'indus- trie ; quatre médailles du prince Lebrun , sur le rapport de M. Bineau, ont été décernées à MJÃ. Rollet, Ronze, Brunet et Sccrétan, pour des per- fectionnements à l'industrie lyonnaise. Dans cette même séance, M. le président Bouillier a traité une question qui intéresse toutes les Académies de province et l'Institut lui-même. Il a montré, avec beaucoup de force, ce que l'Institut d'un côté et les Acadé- mies de province de l'autre auraient à gagner à des relations plus intimes et plus régulières. Le discours de M. Bouillier appellera sans doute l'atten- tion de tous les corps savants sur une question d'une si grande impor- tance pour l'avenir des Académies, pour l'Institut lui-même , et surtout pour l'avancement des sciences historiques et expérimentales. Espérons, comme il l'a dit, que bientôt à un isolement stérile succédera une associa- tion féconde ; que bientôt la science a u n partout placé de vigilantes sen- tinelles pour lui signaler tous les faits intéressants de la terre, de l'eau et du ciel, depuis le fossile jusqu'à l'étoile filante (1). —Dans la séance du 2t juillet, M. Martin Daussigny a communiqué à l'Académie une découverte d'une grande importance archéologique. II s'agit de l'inscription de Témésithéc , un des plus grands personnages du III e siècle, dont la fille Tranquillina était l'épouse de l'empereur Gordien III. Cette inscription était déjà connue , il est vrai , elle avait été vue et re- produite parle P. Menestrier, et c'est dans son histoire que l'ont ensuite copiée tous ceux qui ont écrit sur les antiquités lyonnaises. Mais, depuis le P. Menestrier, elle s'était éclipsée sous une couche de ciment et de morlier. La tradition s'était conservée de son existence dans une maison qui fait l'angle de la rue Mercière , du côté de la place Saint-Nizier. Mais jusqu'à présent, malgré d'activés recherches, nos archéologues n'avaient pu réussir à la découvrir ; M. Martin Daussigny a été plus habile ou plus heureux. Il a su discerner à travers la chaux la marque d'une pierre antique , et bientôt il a remis au jour cette inscription , qui est, après la Table de Claude, le monument archéologique le plus précieux que renferme la ville de Lyon. Après la séance, l'Académie s'est transportée sur les lieux et a ad- miré cette précieuse inscription. Espérons que cette pierre historique aura, cette fois , un meilleur sort, et qu'après avoir revu si heureusement 1» lumière, elle ne sera pas replongée dans la chaux et dans les ténèbres, au risque d'être perdue pour toujours. Nous espérons que bientôt, grâce au zèle de l'Académie et au bon vouloir de l'Administration, nous la ver- rons figurer dans notre musée lapidaire. —M. Hcinrich, professeur de littérature étrangère, a été admis, sur la pro- position de M. le Président, à faire une lecture devant l'Académie, dans la séance du 13 juillet. M. Hcinrich a comparé le don Juan de Molière avec le don Juan espagnol et avec le don Juan de Byron. Il a vivement intéressé l'Académie par ses analyses, par la délicatesse de ses aperçus, la justesse et l'élévation morale de ses jugements. 11 a montré qu'il n'est pas moins bon écrivain que bon professeur. A. V. (1) Nous publierons ce discours dans un de nos prochains numéros.