Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                              LE PÈRE DE IA CHA1ZE.                            139
 sous le règne de Jacques II, — la condamnation d'Oates à la
 dégradation, pour avoir été judiciairement convaincu d'avoir
 commis un double parjure (1).



    Nous touchons à Pun des événements les plus graves du
 XVIIe siècle: la révocation de l'Edit de Nantes. Haute et difficile
 question qu'il importe d'examiner de nouveau avec soin, puisque
le personnage dont nous esquissons la figure s'y associa pleine-
ment dans la mesure qu'il crut compatible avec les sentiments
 de justice et d'humanité dont il ne cessa d'être animé pendant
tout le cours de sa vie. D'ailleurs cette question a été si pro-
fondément dénaturée, que de tout ce qu'elle embrasse, il n'est
resté à peu près debout que des préjugés et des erreurs. Réta-
blir les faits sous leur véritable point de vue, est le devoir de
tout esprit consciencieux et nous osons espérer de ne point avoir

 pour 1500 livres sterling, le second pour le prix de 30,000 messes qu'il
 avait préféré au salaire de son confrère. Ils avaient épié le roi à Windsor,
 et le pistolet avait manqué trois fois. D'abord la pierre n'avait pas allumé
 le feu, ensuite on avait oublié l'amorce ; enfin, à la troisième fois, les régi-
 cides, toujours malhabiles, n'avaient mis que des balles sans poudre dans
 le pistolet. Autant de miracles, disait-on, pour sauver la vie de S. M. Dans
 ce qui était personnel au P. Ireland (*), il prouva inutilement l'alibi.
L'autorité légale du serment d'Oates et de Bedloé consacra juridiquement
 ces fables grossières, et les jurés se prononcèrent contre les accusés. »
Cinq Jésuites périrent par la main du bourreau. Personne ne croyait au
complot. Guillaume Seroggs, chef de la justice, dit aux condamnés : « que
les coupables aillent maintenant jouir de leurs trente mille messes. »
    (1) « Sous Jacques II, en 1685, Oates fut condamné à la dégradation,
conduit dans tous les tribunaux de Justice, avec un écritcau sur le front,
qui marquait son double parjure ; de là attaché au pilori, depuis onze heures
jusqu'à midi, où la populace lui fit toutes les insultes possibles, le couvrit
de boue, etc. Le 30, il fut fustigé par le bourreau, tous les ans exposé
cinq fois au pilori ; les autres faux témoins furent traités de même. » —
Supplément au Traité dogmatique, etc., par le P. Bordes.

  C) HIST. DE LA RËYOL. »'ANGLETERRE, de 1688,   par Mazure, t. 1, p.   at6.