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                        DANS LE SAHARA.                      401

  Tais-toi, fils du mensonge, en ton zèle insensé,
  Tu voudrais ranimer une flamme assoupie,
  Sainte autrefois, la guerre est maintenant impie ;
  L'homme doit obéir quand Dieu s'est prononcé.

   Mais le dernier chant est sans contredit le plus poétique
et le mieux inspiré. L'auteur, s'adressant au Dieu des Fran-
çais, s'écrie :
  Pourtant nous espérons, maître, un plus grand miracle.
  Que ce peuple n'ait plus à part son tabernacle,
  Que soumis, comme nous il vienne à la clarté,
  Que le Koran se taise, imparfait évangile,
  Qu'elle jaillisse enfin d'un sol longtemps stérile
      L'eau pure de la vérité.

   Suit une comparaison ingénieuse du puits de Tamerna avec
le puits de Jacob où la pécheresse vit le Seigneur. La péche-
resse, c'est la race d'Ismaèl que l'auteur appelle a venir aussi
un jour au puits de Jacob, pour y remplir sa cruche vide et
s'abreuver aux eaux toujours fécondes.
   Ne le compare pas, lui dit-il,
                         à la source appauvrie
  Que le vent peut combler, dont la hauteur varie,
  Qu'en un jour tarirait la soif d'une tribu ;
  Son eau, qu'on la recueille, ou bien qu'on la délaisse,
  Elle coule toujours sans que son niveau baisse,
      Déjà vingt siècles en ont bu.

  Mais il faudra que la source s'ouvre et jaillisse d'elle-
même, et pour cela que le Seigneur apparaisse encore a la
pécheresse, et l'Évangile ne s'impose pas comme le Koran :
 Voilà pourquoi, Seigneur, si l'homme en cette lutte
 De la prison des eaux qu'à la terre il dispute
 Sait combien chaque coup amincit les parois,