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90 LE PREMIER PUITS ARTÉSIEN paraît être un simple essai. La seconde est composée avec plus de soin. L'auteur célèbre la science qu'il appelle la voix de Dieu : C'est le glaive de l'ange, La verge de Moïse et le bras de Samson. Il dit ses merveilles et comment elle peut changer la face du désert. Près de Sidi Rached regardez ce village, De tableaux opposés étonnant assemblage ! Là tout est mouvement et joie ; ici tout dort. A droite des palmiers, des troupeaux et des tentes, A gauche des débris, quelques eaux croupissantes ; De ce côté la vie, et de l'autre la mort. D'où vient que ces jardins, autrefois si fertiles, N'offrent plus que des champs désolés et stériles? Quand la même fraîcheur descend des mêmes nuits, D'où vient qu'à Tamerna la nature inégale, Marâtre en cet endroit et tout près libérale, Refuse ici la fleur, là prodigue les fruits ? C'est que l'eau manque ici, l'eau, la sève féconde, L'élément dont Thaïes avait formé le monde. La science résout le problème ; elle donne au désert l'eau qui lui manque. Un des Scheiks, a cette vue, rend hommage au génie de la France : Ce puits creusé vaut mieux que ses plus beaux combats. Mais ces vers, faciles et même élégants, manquent sou- vent de force et de couleur. Les strophes surtout n'ont pas l'élévation et le mouvement qu'il faudrait. La pièce inscrite sous le n° 2 est assurément la plus cor- recte et la plus classique, si l'on peut employer ce terme,