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LE PREMIER PUITS ARTÉSIEN DANS LE SAHARA, Rapport par M. DARESTE DE LA CHAVANNE, Sur le concours de poésie à l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon. Qui convertit petram in fontes aquarum. PSAUME. On s'est demandé si ce sont les concours poétiques qui font naître les poètes. Le génie et l'inspiration, a-t-on dit, ne se commandent pas. Les académies peuvent diriger utile- ment les travaux de la science ou de l'érudition; mais qu'ont- elles à faire avec l'imagination, cette faculté si mobile qu'elle échappe à toutes les directions qu'on lui donne, et si puis- sante qu'il lui suffit de ses propres ailes pour s'élever jusqu'à l'infini ? 11 faut s'entendre, Messieurs. La poésie est chose indé- pendante de soi, car elle n'est que l'expression la plus haute et la plus noble de tous les sentiments et de toutes les pensées de l'âme humaine. A ce titre elle vit par elle-même, et si quelques circonstances extérieures peuvent la fortifier et lui donner un plus libre cours, ce sont celles qui élèvent les sentiments et qui agrandissent les pensées. Il n'en est pas moins vrai que les académies ont à lui ren- dre d'importants services. Si elles ne commandent ni l'inspi-