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I.E PREMIER PUITS ARTÉSIEN DANS LE SAHARA. 83 ration ni le génie, elles signaleront quelques - uns de ces événements glorieux, quelques-unes de ces découvertes fé- condes qui élèvent la conscience d'un peuple et peut-être celle de l'humanité. Elles demanderont aux esprits généreux et ardents, à la jeunesse surtout, de les chanter, c'est-a-dire d'en montrer toute la puissance et tout l'éclat, en les revê- tant de la forme de langage la plus noble, la plus parfaite que l'homme ait inventée. Elles appelleront ensuite a leurs solennités cette société d'élite qui aime et qui juge les choses de l'intelligence, et lui demanderont d'applaudir aux efforts, peut-être au succès de ceux qui auront trouvé l'expression la plus frappante de nos propres sentiments et de nos pro- pres idées, ou qui auront éveillé en nous des sentiments nouveaux, des idées que nous n'avions pas, qui nous auront ouvert d'autres horizons. Et puis, si les académies doivent encourager, honorer les lettres, comment ne seraient-elles pas préoccupées d'entre- tenir l'esprit poétique, qui n'est autre que l'esprit littéraire à sa plus haute puissance ? Peuvent-elles mieux faire que de lui rendre de loin en loin un hommage public , comme ces prêtresses de l'antiquité, qui rallumaient à des jours marqués un feu mystérieux où la société voyait un symbole de vie ? Peut-être les circonstances où nous sommes ren- dent-elles ce devoir encore plus sacré et plus nécessaire que jamais , s'il est vrai qu'autour de nous le soin des in- térêts positifs et le goût des jouissances matérielles prennent chaque jour plus d'empire, et que par une conséquence na- turelle dans l'éducation et dans le monde, le culte des choses de l'esprit soit en voie d'affaiblissement et d'abandon? On dit que les jeunes gens ne se passionnent plus aujourd'hui pour ce qui passionnait leurs aînés, que les imaginations sont enchaînées de bonne heure par des préoccupations toutes positives ; on dit que le bruit de l'industrie et des machines