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CHRONIQUE LOCALE. Les élections qui ont eu lieu le 21 et le 22 juin ont, pendant tout le mois, vivement préoccupé les esprits ; toute autre nouvelle paraîtra de bien peu d'importance à côté de ces événements si graves el si émouvants , mais comme il ne nous est pas permis de nous promener sur ces terrains brû- lants, nous nous réfugierons dans le domaine de l'anecdote qSi nous appar- tient de plein droit, et où le lecteur voudra bien nous accompagner. —Il s'agit encore d'élections. Le 9 juin, l'Académie de Lyon a nommé, à l'unanimité , M. de La Saussaye, membre titulaire de la classe des lettres. Dans la même séance, M. le docteur Glénard a été nommé membre titulaire de la classe des sciences. L'Académie avait la main heureuse ce jour-là . — Non moins bien inspirée, notre Chambre de commerce a délégué MM. Arlès-Dufour et Meynier pour aller visiter l'exposition de Manchester. M. Tisseur, secrétaire de la Chambre, a été adjoint à celte délégation — L'Académie a tenu, le 30 juin, une séance publique dans laquelle on a entendu un discours de M. Bouillier, président : L'Institut et les Acadé- mies de province , un rapport de M. Dareste sur le concours de poésie , et un rapport de M. Bineau sur les médailles du prince Lebrun. —Grenoble et Saint-Éticnne vont avoir chacun leur exposition, Grenoble le 10 août , les envois devront être laits avant le 15 juillet, Saint-Etienne le 10 octobre. Les envois devront être expédiés avant le 10 septembre. Tout en faisant des souhaits pour le succès de ces deux expositions , nous craignons que celle qui s'est ouverte le 15 juin à Paris , et à laquelle la plupart de nos artistes lyonnais ont envoyé, ne se trouve trop rapprochée et ne nuise à l'éclat de ces deux exhibitions secondaires. Nous convenons cependant qu'il était difficile de choisir une autre époque, car plus tard on tomberait dans l'exposition de Lyon , à laquelle les artistes de notre école se doivent tout entiers. — La Commission de Fourvièrc annonce que les lots de la loterie seront exposés vers le milieu de juillet, dans la grande salle de l'IIotel-de-Ville, mise gracieusement à sa disposition par M. le sénateur, chargé de l'admi- nistration du département. — Un de nos habiles graveurs, M. Adolphe Brunct, vient de livrer au public une gravure qui continuera la réputation que Lyon s'est acquise à toutes les époques par son goût et son aptitude pour les arts. La sainte Famille, reproduite par le burin de M. Brunel, est une des plus gracieuses composition de Fra Bartholoméo, le peintre mystique , rival souvent heu- reux de Raphaël. La planche a été tirée avec beaucoup d'habileté par M. Fugère qui, en fait de belles œuvres, n'en est pas à son coup d'essai. — Il y a quelques semaines , les journaux annonçaient qu'on venait de découvrir dans le quartier Saint-Georges un portrait de Collot d'Herbois peint par le citoyen Jules Bonivay, de Lyon, et destine à M me Tallicn. Nous désirerions savoir la suite de cette histoire, qui ne peut pas en rester là . Errata. Une erreur de composition nous a fait mutiler, dans notre numéro de juin, la pensée de M. de Chantelauze; à la page 499, après : > toute âme libre et amie de la justice. .., » ajoutez : » mais . quand on songe au petit nombre des prisonniers d'Etat (1) avant 89, on se demande avec tristesse si la prise de cette fameuse forteresse est un progrés bien réel, et si les massacres et les déporta- tions en masse et sans jugement dont no9 pères ont été trop souvent témoius, depuis la chute de l'ancien régime, valent mieux pour le bonheur de l'humanité que quelques vingtaines de lettres de cachet, si arbitraires; si odieuses qu'on les suppose. » (1) En 1G61, la Bastille renfermait quarante-trois prisonniers ; parmi eux on voit des faussaires, des bigames, des concussionnaires, etc. Au moment de la prise de cette foiterosse, ce nombre était singulièrement réduit, quoiqu'il fût encore beaucoup trop élevé. Il n'était que de onze. Aimé VINGTRINIER, directeur.