page suivante »
NÉCROLOGIE. 79 robes de damas tanné et de pourpoints de satin cramoisi ; ils étaient suivis de maîtres ouvriers lucquois , vêtus de robes de brocart noir, des Florentins drapés de velours grenat, puis après eux venaient les enfants de la ville , tout façonnés de satin blanc à bandes violettes. » Les deux^cent quarante pages sont écrites de ce style et aussi attrayantes que celle dont nous venons de reproduire quelques lignes. N'est-ce pas vous donner la fantaisie de lire vite ce dé- licieux petit volume?..... Fernand LAGARRIGUE. Béziers, juin 1857. FRANÇOIS DELANDINE. Un de nos anciens magistrats, non moins rccommandable par sa science que par ses vertus , M. François-Eléonore-Madeleine-Romanet Delandine est mort à Lyon, le 1 e r juin 1857. Né en 1781, le 28 août, il était fils d'An- loine-François Delandine et de Marguerite-Françoise-Clémence Péronnet de Gravagneux. Destiné dès sa jeunesse à la carrière du barreau, il fut nommé, en 1806, juge au tribunal civil de Lyon, et vice-président en 1823 , fonc- tions qu'il remplit avec une rare sagacité , et dont ses infirmités l'obligè- rent à se démettre en 1844. Après la mort de son père , arrivée le 5 mai 1820, il le remplaça comme bibliothécaire de la ville, mais, en 1825, forcé par la mairie d'opter entre cette place et celle de vice-président, il n'hésita plus , et resta magistrat. Déjà il avait été nommé chevalier de la Légion- d'Honneur, et il avait été un des administrateurs des hospices civils de noire cité. Atteint d'une grave maladie qu'il avait contractée à Paris , son frère cadet, Jérôme Delandine de Saint-Esprit (1) vint, en 1855, rendre ses der- niers soupirs auprès de lui, ne laissant à ses deux filles d'autres biens que la gloire qu'il s'était acquise par ses travaux historiques et littéraires. Il les retint auprès de lui. Non moins pieuses qu'il l'était lui-même, elles furent son soutien et ses consolatrices jusqu'à son dernier jour. En lui s'est éteint le nom de Delandine, que l'on trouve dans les vieux terriers du Forez, d'où sa famille était originaire. En 1824 , il a publié un volume du Catalogue des livres de la Bibliothèque de la ville de Lyon (le second tome de la classe de l'histoire). On a de lui un certain nombre de lettres imprimées de 1825 à 1 8 3 0 , adressées aux électeurs de Lyon pour solliciter leurs suffrages à la dépulalion du Rhône. Eu 1814, pendant que les Autrichiens occupaient notre ville, parut sous ce tilrc, une brochure tirée à six mille exemplaires : Précis de la vie de Louis XVI, roi de France, suivie de qwoltjftcs détails sur la vie du dernier dauphin ; Lyon, imp. de M me Buynand, née Bruyset, in-8 de cinquante-six pages. M. Jean-Marie Bruyset, éditeur de ce Précis, le dédia aux Armées alliées, sans dire que la vie de Louis XVI était extraite du supplément au Dictionnaire historique de Chaudon, publié par M. A.-F. Delandine, et dont il avait été le collaborateur dans la rédaction de ce Supplément. En 1828 parut, dans la Gazette de Lyon du 15 juillet, un article où l'on attribuait la vie de Louis XVI à M. Bruyset. M. Romanet Delandine réclama contre cette attribution, et il y eut, à cette occasion, une polémique dont le Journal de la librairie de la même année rendit compte, p. 382 el 451. ADEI.ON. (1) Voyez notre Revue, tome X!, page H'*5, 66° livraison.