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                     ÉTUDE SUR I.A CRÉMATION.                    6f)

   Examiner la question sur toutes ses faces, et ne pas isoler des
spéculations théoriques, le côté pratique, le possible, qui, dans
notre siècle, doit garder avec raison, le premier pas ; telle est la
tâche que nous nous sommes proposée et que nous tâcherons de
fournir dans un cadre restreint.
   Pour y aider, il nous a paru convenable de diviser ce travail
en quatre parties :
   i° Aperçu historique et ethnographique sur les sépultures ;
2° quelle est la méthode la plus rationnelle, de l'inhumation ou
de la crémation ? 3° que faut-il préférer au point de vue moral
et au point de vue religieux ? 4° en pratique et de nos j o u r s ,
quelle est la meilleure solution ?

      §. lT.   —   APERÇU HISTORIQUE ET ETHNOGRAPHIQUE.

    Il est facile, d'après les nombreux auteurs qui ont traité ce
sujet, de constater quels ont été, chez les différents peuples, les
principaux modes de sépulture en usage. Ces modes ont varié à
l'infini selon le caractère, les mœurs et le génie des nations qui
se sont succédées sur notre globe. Suivant les temps et suivant les
lieux , on a tour-à-tour enterré, brûlé, embaumé les corps ; des
peuples maritimes leur ont même assigne pour tombe les pro-
fondeurs des mers. D'autres les livraient aux bêtes féroces et aux
oiseaux de proie ; quelques-uns, épouvantable dépravation ! dé-
voraient leur chair, sous prétexte que les ancêtres ne pouvaient
trouver un tombeau plus honorable que les entrailles de leurs
neveux !
   En passant en revue les principaux peuples de l'antiquité, et
en prenant pour point de départ l'Inde, ce centre mystérieux
du monde, nous y trouvons, depuis une durée de siècles immé-
moriale, la crémation en honneur et en usage. L'origine de cette
observance religieuse se perd, comme l'histoire de ce pays quasi
fabuleux, dans la nuit profonde des temps. Elle se lie à la doc-
trine toute mystique et aux phénomènes spirituels de la religion
des Brahmes ou Brachmanes. Elle procède également de cette
vénération profonde que les Orientaux professaient généralement
pour le-feu ! cette substance qui épure tout, et qui semblait né-
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