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60 HISTOIRE. commença à régner en 1060 ; cette époque est postérieure de plus de quatre-vingts ans au temps où vivait Umfred I e r , seigneur de Beaujeu, petit-fils d'un prétendu comte de Forest. Les premiers comtes de Lyon ne furent connus , comme on l'a déjà dit, qu'après la mort de Rodolphe III, qui vivait en 994 ; on ne peut donc dater la naissance de ce comté, qui fut un démembre- ment des royaumes de Bourgogne, que postérieurement à la mort d'Umfred, arrivée en 999. Suivant Paradin et Sévère, les comtes de Lyon, de Forest, et les seigneurs de Beaujeu, ne formaient, dans le principe, qu'une même famille. Leur cri de guerre et leurs armes étaient cepen- dant différents. Cette remarque détruit l'opinion commune adop- tée par le plus grand nombre. Si l'on réfléchit encore sur la différence dans les deux épita- phes qu'on a rapportées, cette différence jette un doute sur la vérité de leur existence. Paradin n'a pas dit, j'ai vu dans l'église de Saint-Irénée une épitaphe, mais on voyait, a-t-il dit. Que conclure de là , si ce n'est qu'elle n'existait plus, et que peut- être même elle n'a jamais paru que dans quelques mémoires de quelques partisans de la maison de Beaujeu, que Belleforest et Paradin ont suivis avec trop de bonne foi. CHAPITRE VI. Sentiment le plus vraisemblable sur l'origine des seigneurs de Beaujeu. # I1 serait difficile de pouvoir se former une idée bien juste et bien certaine sur l'origine de la maison de Beaujeu , au mi- lieu de toutes les contrariétés des différents auteurs, qui ont ébauché cette matière ; les preuves sont très-équivoques quand elles datent de si loin, et surtout de ces temps d'ignorance et d'obscurité, où l'on n'aperçoit, à chaque instant, que révolutions et bouleversements dans l'état. Ajoutons même, que dans tous les temps , la manie la plus générale des peuples et des familles fut de se former une origine qui tînt du grand et du merveil- leux : ainsi, l'on vit autrefois les Romains descendre des Tro-