page suivante »
HISTOIRE. 59 de tout le pays, fiérard III, fils de Guillaume; nulle trace de ce trait d'histoire, dans nos annales. On trouve seulement, en les parcourant, que Charles le Chauve, en 871, s'empara du comté de Bourgogne ; s'étant, pour cet effet, avancé jusqu'à Lyon, que Berthe, fille de Pépin, et femme de Gérard de Roussillon, résista long-temps dans Vienne, à ce prince, mais qu'elle lui rendit la ville par composition. Que le Chauve donna ensuite ce Comté à garder à Bozon, qui, devenant infidèle, le démembra de la monarchie, et l'usurpa, mais, ce trait n'a aucun rapport avec celui que cite le sieur d'Herbigny, ni le nom de Bozon avec celui de Bérard, et le fait rapporté par cet intendant paraît hasardé, sur la foi de quel- ques mauvais historiens. 11 est vrai que Charles le Chauve a été blâmé d'avoir placé dans les emplois militaires et dans les dignités qui n'étaient dues qu'aux grands des gens d'une basse extraction, cause du boulever- sement général qui arriva dans l'état ; mais on n'a pas dû tirer de là conséquence que les ancêtres des seigneurs de Beaujeu ob- tinrent de ce roi un gouvernement duquel ils s'emparèrent par la suite; outre, que ce serait faire sortir ces seigneurs de bas lieu, ce serait leur donner le titre d'ingrats et d'infidèles à leur Roi. Ce trait qui ferait commencer la tige d'une maison illustre, par des crimes, ne mériterait-il pas d'être réfuté ? Le dernier mémoire cité comme venant d'un magistrat éclairé, n'expose que le sentiment commun des auteurs, et n'établit que l'opinion la plus suivie, sur l'origine des seigneurs de Beaujeu, mais, on ne peut se dispenser de réfuter également cette même opinion : les comtes de Lyon, dit-il, comtes en même temps du Forest, étaient seigneurs de Beaujeu. Que de preuves pour dé- truire cette opinion. Le premier comte de Forest (1) vivait sous Philippe I e r , qui seigneurs de Beaujeu sortaient d'un cadet de la maison de Flandre ; il n'y avait alors que huit ans , que le comté de Flandre était érigé sous ce titre, et Baudoin I e r n'eut que deux enfants, Baudoin H, et Othon qui fut tué par Hébert, seigneur de Péronne. (I) Voyez Moréri, sous le mot Forest, Dictionnaire historique.