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S8                               HISTOIRE.

    Suivons encore Sévère à l'égard de Guillaume Ier, qu'il dit être
 un fils cadet de la maison de Flandre, et qu'il fait vivre en 913,
si l'on compare les dates ; il paraît qu'il aurait dû être fils de
Baudoin second , comte de Flandre , qui mourut en 918. Mais
comment aurait-il pu l'être, puisque l'histoire ne donne à Baudoin
que trois enfants , dont l'ainé fut Arnould Ier, qui lui succéda, et
fut comte de Flandre, le second se nommait Adolphe ou Atolfe,
qui fut comte de Boulogne, (?) et le dernier enfant fut une fille,
nommée Guinihile , (?) mariée à Wilfrid second , comte de Bar-
celone. Guillaume n'était donc point issu des comtes de Flandre,
à moins qu'on ne prétendit qu'il eût été bâtard de cette maison,
opinion qu'il serait difficile d'établir, puisque l'histoire n'en
donne aucun aux comtes de Flandre de ces temps-là.
   M. d'Herbigny paraît avoir puisé la généalogie des seigneurs
de Beaujeu dans quelques chroniques anciennes, et l'on s'en aper-
çoit, lorsqu'il dit que Beaujeu fut le partage du troisième fils de
Guillaume, qui se nommait Bêrard; il est à remarquer que, dans
l'ancien langage, on changeait le G. en B. ainsi Bérard est ici mis
pour Gérard, de même que souvent on prononçait Viseard pour
Guichard, parce qu'ordinairement on prononçait le G. comme un
V., cette remarque peut servir, en passant, à ceux qui lisent les
anciennes chartes, du temps où l'on écrivait communément
comme l'on prononçait.
   Mais, pour revenir aux mémoires de M. d'Herbigny, on ne peut
s'empêcher de les taxer d'erreur, à l'égard de la* généalogie des
premiers seigneurs de Beaujeu; d'accord avec Sévère, en faisant
paraître Umfred, le premier seigneur du Beaujolais, il diffère de
cet auteur, en ce que ce dernier fait passer le Beaujolais en ligne
directe à Umfred, tandis que le sieur d'Herbigny le fait parvenir
à ce même Umfred, par Ârthaud, son cousin. Mais un fait rap-
porté par ce digne intendant, mérite d'être ici révoqué en doute;
Charles-le-Chauve, dit-il, avait établi gouverneur du comté (1) et

  (I) M. d'Herbigny veut parler ici du comté de Lyon , et il aurait fallu
que ce Bérard eùl été l'rère de Baudoin l " , comte de Flandre ; on ne peut
pas concilier ce trait avec celui des autres auteurs qui prétendent que les