Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
32              LYON APRÈS LE IX THEBJHDOR.

propres crimes une tourbe vile et obscure. Quant à Collot-
d'Herbois, lui aussi il avait coopéré au 9 thermidor ; mais
plus compromis ou moins prompt a se retourner, il se
tenait silencieux et réservé. Quand le flot de l'opinion mon-
tera, ce sera la victime qu'on jettera a ses exigences, et les
amis de- Fouché prendront l'initiative des pétitions contre
Collot, afin que des voix plus impartiales ne réclament a la
fois contre Collot et Fouché.
    Les conventionnels Charlier et Pocholle succédèrent bientôt
a Laporte et Reverchon et apportèrent à Lyon le même
esprit. Ils se présentèrent, a leur arrivée, à la Société po-
pulaire qui était encore le point central où se formait l'opi-
nion publique. Laporte et Reverchon n'étaient pas encore
partis et assistaient à la séance ; ils firent leurs adieux par
des discours contenant leurs déclamations ordinaires. Les
nouveaux commissaires dirent en substance que le but de
leur mission était de verser un baume salutaire sur les plaies
de cette cité , d'y apporter la paix, d'y raviver le commerce
et les manufactures. Ils ajoutèrent : « Nous marcherons sur
les Iraces de nos prédécesseurs; nous savons que leurs
jours ont été menacés par les factions; nous envions la
même gloire. » Nous ne trouvons pas d'autres documents
sur ces menaces dont les représentants auraient été l'objet ;
mais déjà des arrestations assez nombreuses avaient été
opérées et elles portaient sur des personnes ayant exercé
des pouvoirs avant le 9 thermidor. Charlier et Pocholle ré-
pétèrent dans une proclamation publique ce qu'ils avaient
dit au sein de la Société populaire.
    Cependant le parti patriote , toujours plus remuant que
fort, s'agitait ; ses membres divisés se réunissaient ; car il
ne s'agissait déjà plus de quelques querelles d'hommes de
la même opinion qui s'étaient rattachés a des patrons divers.
 Il y avait a défendre la révolution radicale dont tous profes-