page suivante »
26 LYON APRÈS LE IX THERMIDOR. Les proconsuls répétèrent ensuite leur exhortation habi- tuelle : « Que tout le monde se livre à ses travaux, s'adonne à sa profession. » Ils ajoutèrent : « Notre dessein est de ré- publicaniser le commerce. Nous ne voulons point de grands commerçants, de grands manufacturiers. Que tout le monde travaille pour soi, et, s'il existe encore des malheureux, nous prenons l'engagement de les soulager. Est-ce que dans une grande république il doit y avoir des pauvres ? Non, plus de pauvres, plus de grandes fortunes , mais que tout le monde soit heureux. Guerre aux lâches! Soyez persuadés, patriotes de bonne foi, que ceux qui éloignent la paix de cette ville veulent la perdre. » Les proconsuls terminèrent en demandant l'affiliation des membres nouveaux qu'ils avaient introduits dans les pou- voirs. La Société était blessée par cette intrusion d'hommes qui ne lui appartenaient pas ; le titre de Jacobin avait été jusqu'alors un préliminaire indispensable pour toutes sortes de fonctions publiques. Aussi, sur la proposition d'admettre ces nouveaux membres , des murmures s'élevèrent. Un ci- toyen dit : « Nous les recevrons s'ils le méritent ; mais je soutiens avec les principes que nous ne pouvons les rece- voir sans qu'ils passent à la censure. » Reverchon répondit que cela était juste et qu'il n'avait jamais entendu demander a la Société qu'elle reçût des fonctionnaires en masse et sans examen. Les représentants vinrent, en sortant de la Société popu- laire , tenir une séance au sein de la municipalité. Ils y lu- rent leur arrêté qui en reconstituait les membres et eurent soin d'ajouter qu'il n'y avait rien à reprocher aux magistrats non réélus; mais qu'eux-mêmes devaient sentir que les mêmes personnes ne pouvaient rester constamment en place. Un des membres exclus, déposant son écharpe , protesta de son attachement constant h la Révolution, a la république et