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16 LYON APRÈS LE IX THERMIDOR. enfin ce principe que toutes les subsistances, toutes les propriétés , toutes les existences étaient dues au salut de la révolution; solidarité impitoyable qui ne laissait rien de réservé bors d'elle , ni choses , ni vies. Nous avons reconnu deux catégories de terroristes : les uns admettaient la terreur comme fatale et regrettable ; ils la voulaient autant que le salut de la Révolution leur sem- blait l'exiger ; inflexibles dans cette mesure , ils s'opposaient aux exagérations qui la dépassaient. Nous ne comprenons pas dans cette catégorie Danton et ses amis , qui après avoir installé la terreur , voulurent les premiers tenter ce qui fut exécuté le 9 thermidor, c'est-à -dire abolir le système et non le modérer. Nous pensons qu'elle se compose principalement des révolutionnaires qui se ralliaient a Robespierre, soit que ce dernier fût un homme de conviction, soit qu'il ne fût qu'un hypocrite. Les autres, c'est-à -dire les exagérateurs du sys- tème peuvent se diviser en plusieurs classes. Ce sont les aventuriers qui cherchaient fortune dans les troubles, ou bien qui, sous uir drapeau d'emprunt, déguisaient d'autres services politiques , puis les voleurs qui trouvaient une am- ple moisson dans ce réseau d'arbitraire et de spoliation dont ils se faisaient les agents empressés , ensuite les athées en qui les passions révolutionnaires s'étaient absorbées en une haine furieuse contre le christianisme ; bien au - dessous encore nous plaçons les lâches qui, se montrant ultra-répu- blicains de crainte de ne pas le paraître assez , encensaient la terreur pour ne pas en être victimes. Les faits nous ont fait voir Lyon en proie à ces diverses classes de terroristes. Le 14 mai 1793 , on l'accable d'exi- gences qui semblent bien moins avoir avoir pour but de faire un appel a son patriotisme que de la jeter dans le désespoir et de la pousser à la révolte. Le mouvement qui y éclate le 29 mai reçoit des événements accomplis à Paris les 31 mai