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                 LYON APRÈS LE IX THERMIDOR.                   17

et 2 juin un caractère imprévu d'opposition au gouverne-
ment national et républicain. Les mêmes hommes qui ont pro-
voqué la ville redoublent d'efforts pour empêcher que la Con-
vention n'accepte son repentir, tandis que le pur et éner-
gique Robert-Lindet lutte pour détourner une vengeance
précipitée, funeste a la patrie autant qu'à l'un de ses mem-
bres. L'ennemi personnel de Lyon , Dubois-Crancé, a enfin
obtenu le décret qu'il a longtemps sollicité. Autorisé à em-
ployer la force militaire, il se précipite avec hâte sur la ville,
et, pour la compromettre dans une résistance violente, il
compromet contre elle un corps de troupes trop faible. Ne
pouvant l'emporter, il l'accable de feux, comme si pour lui
il ne s'agissait pas de la vaincre mais de la détruire. Cepen-
dant cette guerre est devenue l'un des plus graves dangers
de la République. Les populations s'émeuvent, Couthon
arrive avec l'Auvergne levée en masse : son bon sens fait
plus que la tactique de Dubois-Crancé. La ville est prise, en
proie a la réaction, livrée a la vengeance du vainqueur.
Couthon, qui est le premier ministre de cette vengeance, lui
accorde le tribut regrettable de vingt-quatre têtes ; il ordonne
que les fortifications soient rasées ; que les habitants soient
désarmés. Cependant il veut que le châtiment ne tombe que
sur ceux que le vainqueur pouvait considérer comme les
chefs de la révolte , que le corps de la cité et la masse des
citoyens soient épargnés, sauvés au profit de la République.
Les vues du proconsul sont dépassées par les hommes de la
rigueur extrême qui imposent a la Convention le sauvage
décret du 12 octobre. Le parti qui l'a dicté nomme les agents
qui doivent l'exécuter. Collot-d'Herbois et Fouché arrivent
et, h leur suite , le désordre moral, les profanations sacri-
lèges , la mise en coupe réglée des habitants et des édifices
par la hache, la mitraille, le marteau et la mine, avec le but
proclamé qu'il ne reste plus de la cité que quelques masures
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