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NOTICE SUR LOUIS 1)E VILLAKS. 469 porle de l'église, l'office d'écuyer et mil le pape à cheval ; !e comle de Valois et le duc de Bretagne tenaient les rênes ; le roi, à cheval, marchait à côté, l u moment où le coriége défilait à l'étroite descente du Gourguillon (1), une vieille muraille surchargée de peuple s'écroula tout à coup, écrasa, étouffa et blessa quantité de personnes, le duc de Bretagne enlr'aulres, qui mourut, le jeudi suivant, des suites de ses blessures (2). Le pape fut renversé, et la précieuse escar- boucle qui ornait sa tiare s'en détacha et fut perdue (3). Le 23 du même mois, jour de saint Clément, le souverain pon- tife officia solennellement dans l'église de Saint-Jean; après le dîner, ses familiers prirent querelle avec ceux des cardi- naux, et Bertrand de Got, un des frères du pape, étant in- tervenu pour les apaiser, fut tué dans la mêlée. Le lendemain du couronnement, il y avait eu une promo- tion de cardinaux parmi lesquels figurent Nicolas de Fréau- i (1) « Ce n'est pas, dit le P. Menestrier, à gurgite sanguinis qu'a été formé le nom de Gourguillon; il vient plutôt de gurgullio (gosier), parce que c'est un chemin long et étroit par lequel on montait depuis le bas de la ville jusqu'au sommet de la montagne qui était comme la tète de Lyon, et il y avait, à l'endroit où s'établirent en 1655, les religieuses du Verbe- incarné, un château ou porte appelé Castrum buccium, parce que c'était une gorge (bucca). » Parch., p. 32. — « Gourguillon, dit M. Bréghot du Lut, est une onomatopée, comme le gurges des Latins, et comme notre vieux mot Gargouille. (Dict. des rues de Lyon, p. 24). » Voyez, sur le dernier mot, le Dict. êtymologiq. de Ménage ; le nouveau Ducangc ; le Glossuire des Noëis de Lamonnoyc, et le Dict. des onomatopées de C. Nodier. (2) « Combien a la mort de façons de surprime?... Qui eust jamais pensé qu'un duc de Bretaigne deust cstrc cstouffe de la presse comme, feust celuy-là à l'entrée du pape Clément, mon voysin, à Lyon?... Montaigne, Essais, I, 19. (3) Villani, VIII, 81 ; Menestrier, Hist. cons., p. 407 ; le P. Brumoy, Hist. de l'Egl. gall.. livre 25 ; Arch. du Rh., VII, 326.— Raymond Lulie se trouvait alors à Lyon où il commença à composer son Ars magna generalis et ultima, qui fut publiée dans notre ville en 1511.