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458 LITTÉRATURE MÉDICALE. ne trouve point ce que l'on imagine généralement, que ce ne soit qu'un copiste : on s'aperçoit qu'il avait mûrement discuté la pratique des anciens, et qu'il était fondé en raison dans ce qu'il en a admis ou rejeté. » (Dict. historiq.) M. René Briau a parfaitement discuté cette question ; je le laisse parler : « On se tromperait gravement, dit-il, sur le caractère de ce livre, si on le considérait comme une compilation servile : il n'est pas plus une compilation que tous les traités généraux de pathologie ou de médecine opératoire qui sont entre les mains de tout le monde aujourd'hui. Un homme n'invente pas la science ; il en fait le tableau plus ou moins étendu, et c'est ce qu'a fait Paul d'Egine à sa manière, et en nommant les auteurs dont il rapporte les procédés et les mé- thodes. Car, outre le choix judicieux des écrivains qu'il cite, il donne, quand il y a lieu, ses propres appréciations et les résultats de sa propre expérience. Sous tous ces rapports, ses écrits doivent être nettement distingués de ceux des autres compilateurs, tels que Aetius, Oribase (9), et même de celui de Celse, etc. » Nous devons conclure, avec Freind, que l'ouvrage de Paul d'Egine n'est point aussi connu ni aussi apprécié qu'il le mérite. Nul autre ne serait plus utile pour vulgariser, parmi (9). M. Darembcrg reproche à M. Briau d'exagérer un peu la valeur de Paul d'Egine, et de n'être pas assez juste à l'égard d'Oribase. M. Liltré établit le parallèle suivant : « Oribase, dans ses Collectanea, n'avait pas manqué de donner une place considérable aux maladies chirurgicales, aux procédés chirurgicaux ; mais, malheureusement, le temps a endommagé cette partie de la collection ; et, par ce qui nous en reste, nous voyons que Paul d'Egine est loin de le suppléer : l'abondance des détails, la diversité des auteurs, les morceaux cités textuellement, rien de tout cela ne se trouve dans le dernier abréviatcur. Le plan d'Oribase est vaste, celui de Paul d'Egine est rétréci ; mais Oribase est incomplet, et Paul est complet, et, grâce à lui, nous avons une vue d'ensemble de la chirurgie telle que l'avaient faite les travaux postérieurs à Celse. » (jour», des Savants déc. 1855).