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CHRONIQUE LOCALE. 11 est fâcheux pour la science qu'on ne puisse surveiller les ouvriers qui fouillent noire vieille cité ; tous les jours des débris précieux, des mé- dailles, des monuments qui pourraient compléter notre histoire disparais- sent ou sont détruits aussitôt que découverts. Dans les fondations de la construction qui s'élève sur la place des Terreaux , on avait trouvé deux inscriptions q u i , par la beauté de leur caractère et leur longueur considé- rable, présageaient une découverte importante ; mais, de crainte que M. le Conservateur des Musées prévenu ne vînt faire perdre le temps auœ ouvriers et enlever des matériaux qui tenaient leur place , les belles inscriptions ont été immédiatement détruites , les pierres brisées et même pour l'avenir elles sont perdues. Les Vandales ne faisaient pas autrement. —Quelques événements intéressants se sont passés autour de nous ; le 5 octobre , on a inauguré solennellement , à Grignan , la statue de M me de Sévigné ; le 6, à Givors, une Commission a visité, et reçu, sauf de légères modifications , la colossale statue de la Sainte Vierge, destinée à la ville du Puy. On sait que le chef-d'œuvre de M. Bonassieux sera coulé en fonte dans les ateliers de MM. Prénat. Le 18, une cérémonie touchante avait lieu au camp de Sathonay. Mgr de Belley, après avoir officié pontificalement, bénissait l'asile où déjà vingt-quatre jeunes filles de soldats sont reçues. Pendant l'office, une musique nombreuse avait exécuté plusieurs morceaux dus au talent de M. Sain d'Arod ; la cérémonie a eu plus d'un épisode plein d'intérêt. Un des plus gracieux est dû à une charmante petite fille venue au monde exprès pour se faire baptiser en si belle compagnie. C'est montrer de bonne heure l'esprit d'à propos. —A peu près vers la même époque, le vénérable curé d'Ars était soumis à une rude et cruelle épreuve. Le sculpteur, à qui nous devons la statue de saint Vincent-de-Paul, inaugurée l'année dernière à Châtillon-lès-Dom- bes, faisait, malgré le bon curé et en dépit de ses prières et de ses suppli- cations , une étude extrêmement ressemblante du moderne apôtre de la Bresse. Nous pensons que ce buste sera bientôt livré au fondeur, et qu'a- vant peu une œuvre d'art reproduira les traits si populaires du vénérable pasteur. •— On annonce, pour la fin du mois de novembre, le concert de M. Marc Burty, le charmant compositeur dont le public lyonnais avait applaudi, l'année dernière, une gracieuse seynctte. —A l'Opéra-Comique, l'opéra de Dom Phdrc, de MM. Cormon et Grange, musique de Poise, a obtenu un franc succès. On sait que M. Cormon, dont le véritable nom est Piestre, est Lyonnais, et que son père a eu, pen- dant de longues années, un emploi dans l'administration de l'hospice de la Charité. — L'opérette bouffe le Troisième larron., baptisé avec plus de raison par l'auteur, Une cousine pour trois cousins, continue le cours de ses représen- tations ; bon augure pour le librettiste et pour le compositeur, tous deux Lyonnais en dépit des usurpations de l'affiche. — Bonne nouvelle pour les amateurs, le Cercle musical se réorganise sur de nouvelles bases M. Pontet prend toutes les charges, le public n'aura que le plaisir. Quand l'ancienne salle du premier étage sera occupée par le célèbre sorcier du Levant et que le second étage ouvrira sa vaste salle aux concerts de M. Pontet, le grand escalier des Antonins verra toute la belle société de Lyon gravir avec empressement ses marches si douces; dans quel- ques jours l'animation sera rendue aux murs du vieux couvent. Aimé VVNGTRINIER, directeur.