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BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. 435 un si petit nombre de vers. Si nous pouvions citer encore : la Dîme, le Centaure, la Grande Affaire, En Mer, Boutade, Oarystis, la Jeanne, Hermès, le Cheval de manège, on verrait combien ce titre à 'Éphémères est mal choisi. L'éphémère ne vit qu'un jour, et en dépit de la modestie de M. Soulary, nous lui dirons que ses sonnets sont destinés à un plus long avenir. Les Vierges, par Barrillot. Paris, Gabriel Roux, 1857, in-12. On dit que M. Barrillot appartient à notre ville par sa naissance ou par son séjour ; nous lui devons donc un mot d'hommage. M. Barrillot écrit en vers. Il n'aime pas la prose. « Depuis long- > temps, dit-il dans sa préface, nous tournons à la prose de toute espèce, à la prose de notaire et d'épicier, à la prose boursouflée, échevelée, filandreuse, ou hachée drue et menue comme des épinards. » Nous aimons ce noble dédaiu et ce franc langage. Si la poésie et le bon ton y manquent, du moins on le comprend, et cela suffit ; voyons les vers. Trente-sept chapitres portent chacun le nom d'une vierge : la Vierge aux bandelettes, la Vierge aux rouges-gorges, la Vierge aux guenilles, la Vierge au baiser, la Vierge aux lucioles, la Vierge aux libellules, la Vierge à lapoupée, la Vierge aux chèvres, la Vierge aux souvenirs Que signi- fient ces vierges aussi nombreuses que celles de Cologne ? nous l'ignorons ; elles ne jouent aucun rôle dans ces vers et on aurait pu aussi bien dire : les Bandelettes, les Rouges-gorges, les Gue- nilles, le Baiser, rien n'eût été changé dans la pensée, mais le livre eût perdu son unique originalité. Laissons donc ces dames à leur place et prenons une pièce au hasard. UN SQUELETTE DE PAPE. Quand j'avais des cheveux, mon front sous la tiare Rayonnait dans le Vatican ; Mais j'ai voulu tromper Lazare, Le trône de la foi to;nbe en se disloquant : J'ai perdu mes cheveux et n'ai plus ma tiare. Clic, clac, dansons une polka, Clic, clac, cliclicli, claclacla !