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                          BlBLlOGKAl'HIE.                         421

  Elle emporta ses bannières, et elle ne les rapporta pas daos une
  arche d'alliance avec la devise de 1790.
     Outre-passant sa puissance, l'assemblée nationale faisait un
 diocèse de tout département, et elle chargeait son collège d'élec-
 teurs de lui donner un évêque. Quant aux curés, leur promotion
 appartenait aux électeurs de chaque district. Ainsi, un citoyen
juif ou luthérien y avait droit de suffrage ; un langage hypocrite
 faisait d'un tel oahos la résurrection de l'église primitive. Telle
 ne fut pas la première élection par les apôtres, dont saint Luc a
 consacré la mémoire. Il fallait jurer fidélité à la nation, à la loi,
 et à la constitution pour conserver un ministère ecclésiastique.
Les prêtres qui s'y soumirent ne tardèrent pas à envier le sort
de ceux qui avaient préféré l'exil et le martyre.
    Sur ces entrefaites, la discorde avait éclaté entre la municipa-
 lité de Lyon, le directoire de nos six districts, et le conseil de
 département composé de 36 députés, dont l'élection était ré-
partie également entre les districts. Le conseil général nommait
dans son sein un directoire pour le représenter. La même opé-
ration se répétait dans tous les districts. Chacun d'eux avait dis-
tinctement son conseil et son directoire. M. Morin reproche au
Département et aux districts leur amour pour la légalité et leur
défaut de surveillance révolutionnaire. « Ils auraient compromis,
« dit-il, la chose publique, si l'œil du peuple n'eût été toujours
« ouvert, et son bras toujours prêt. »
    Où en serait l'ordre public si, dans chaque cité, le peuple, sans
organisation légale, exerçait une puissance souveraine, s'arro-
geait une police révolutionnaire et disposait de la force armée?
    Revenons à la vérité ; le peuple de M. Morin est une chimère.
Notre ville n'accepte pas pour son peuple, des bandes sans majo-
rité et sans unité que faisaient mouvoir les affiliés des clubs de
Paris et que recrutaient une populace d'aventuriers jetée par la
tempête sur notre sol.
    Ainsi s'écoula l'année 1790. Le duc d'Orléans et le comte
Mirabeau n'étaient plus des idoles populaires. Arrivé en triomphe,
Necker s'était retiré dédaigné, le 4 septembre ; intègre et habile
dans le maniement des finances, il avait été impuissant dans une