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410 SUR L'ENSEIGNEMENT traditions d'un peuple. C'est ainsi qu'il y a des styles égyp- tien , grec, byzantin, gothique, etc. L'étude du style fa- cilite à un architecte la lâche qu'il s'impose lorsqu'il cons- truit un édifice, car il est obligé de se renfermer dans les formes consacrées à ce style, et il ne lui est guère possible de mélanger les styles dans une môme construction , ou d'y ajouter, d'invention, sans courir le risque de produire des œuvres de mauvais goût et mal conçues. Quant au choix du style d'un édifice à construire, il est quelquefois facile à dé- terminer au premier abord; d'autres fois le choix peut être difficile et douteux et dépendre du goût et du génie de l'ar- chitecte , maii il doit essentiellement tenir compte des rap- ports qui doivent exister entre le style et le caractère archi- tectural dont nous allons nous occuper. Ajoutons seulement que le peintre et le sculpteur, chargés d'orner et de com- pléter un édifice par leurs travaux, doivent indispensablemenl la mettre en harmonie avec le style architectural de cet édifice. Le caractère architectural d'une construction doit indi- quer, autant que possible, l'objet auquel elle est destinée. Une église, un temple doivent avoir de la grandeur et de la majesté dans leur architecture ; une prison doit avoir un aspect morne et sévère ; on doit reconnaître au premier coup d'ceil le caractère d'une colonne et d'un arc de triomphe. Ainsi, on doit se faire une idée du caractère architectural par cette considération qu'au premier aspect il ne doit pas être possible de confondre un chûteau-fort avec une maison de plaisance, un théâtre avec un palais de justice, un monu- ment funéraire avec un monument triomphal. Mais l'étude du caractère architectural de chaque édifice en particulier doit aller plus loin, et s'il s'agit, par exemple, d'une cha- pelle sépulcrale élevée dang un lieu donné , en mémoire d'un événement ou d'un personnage historique, il faudra