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402 GÉOGRAPHIE DE CHAKUEtl. dans cette ville, (quod eu quœ habemus in dicta villa), ne sortira jamais de sa main, ne sera jamais séparé de la cou- ronne de France. Or, il résulte de ces termes mêmes : ce qu'il possède dans celte ville, qu'il ne la possédait pas toute. Qu'est-ce donc qu'il y possédait? Certains passages de l'His- toire de Charlieu vont nous mettre sur la voie -, il y est dit (pages 16 et 17) qu'au concile tenu à Anse, en 994, saint Odilon, abbé de Cluny, porta plainte contre un voisin de Charlieu, qui n'est pas nommé, pour les déprédations par lui commises au préjudice de l'abbaye et que le concile lui accorda des lettres de sauve-garde. « Ces lettres font connaître qu'il y avait alors à Charlieu, outre le monastère et la ville, un bourg et un château ou fort, dont le maître maltraitait les religieux, et dont les sol- dats pillaient les propriétés de l'abbaye, favorisés ou aidés quelquefois par les habitants mêmes de la ville, qui apparte- nait cependant au monastère. Ils s'entendaient, suivant les termes du concile, pour faire passer du dedans au dehors et du dehors au dedans, des bœufs, des vaches, porcs et chevaux. « On peut conjecturer que le seigneur dont l'abbaye avait à se plaindre était un comte de Mâcon, successeur et des- cendant peut-être de ce Leulalde, qui, moins d'un demi-siècle auparavant, sollicitait du roi de France, de concert avec les ducs de Forez el de Bourgogne, la coneession pour Cluny de l'abbaye de Charlieu, car lorsque Louis IX eut acheté le comté de Mâcon , il établit sa justice royale de Charlieu dans un château voisin de la ville, et qui avait été, suivant toute apparence, la propriété des comtes de Mâcon. Ce châ- teau était dans un faubourg, appelé depuis faubourg Cheva- lier, el qui prit sans doute son nom de la présence de nom- breux soldais ou chevaliers dans son enceinte. (Burgus mi- litum). Le critique de la Revue (à la page 154, note 3 el page 30