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392                        L'INSTITUT

comme l'achèvement de l'association scientifique universelle.
Cette liaison ne consisterait pas seulement, comme aujour-
d'hui dans un échange de mémoires, mais dans un congrès
rassemblé tous les deux ou tous les trois ans. Ce congrès
formé des députés des huit ou dix plus grandes académies du
monde, se réunirait à Londres, a Vienne, a Saint-Pétersbourg,
a Berlin, a Paris. Ce serait un véritable concile œcuménique
de la science où l'on agiterait toutes les grandes questions qui
divisent le monde savant, où on conviendrait, avant de se
séparer, des divers points a approfondir, des grandes expé-
riences à entreprendre, des observations a faire simultané-
ment dans le globe entier.
   Mais, sans porter aussi loin notre ambition, restreignons
pour le moment à la France, ce plan ou plutôt ces vœux d'as-
sociation scientifique. Que l'Institut ne se manifeste pas au
dehors seulement par le génie et par l'éclat des œuvres
individuelles de ses membres, mais aussi par la grandeur
des Å“uvres collectives, par un puissant ensemble de recher-
ches et d'expériences, par l'impulsion donnée à tous, par
l'union, sous ses auspices, de toutes les forces intellectuelles
de notre patrie. Qu'il se souvienne du nom qu'il porte et du
but pour lequel il a été fondé. Il n'est pas l'Institut de Paris ;
il porte un plus beau nom, le nom d'Institut de France. Que
dit l'article premier du décret d'organisation de l'an IV? Qu'il
est fixé à Paris, mais qu'il appartient à la France tout entière.
Le même décret et le même article ne placent-ils pas expres-
 sément « la correspondance avec les sociétés savantes et
étrangères » parmi ses attributions essentielles?

   Ainsi, loin d'innover ou de dévier, en recevant dans son
alliance, pour la coordination des recherches et pour le
perfectionnement des sciences un certain nombre de sociétés
savantes, l'Institut se montrerait fidèle à d'anciennes traditions