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LES DEUX SOEURS DE COBONNE. Mais tout resplendissant de tes vers enchanteurs Elle vint te trouver, timide pèlerine. Eh bien ! accorde aussi tes foyers protecteurs A cette fleur sauvage, à la frêle églantine Qui fuit chercher encor ton hospitalité ! Enfant, je l'apportai de mes chères montagnes. A-t-elle conservé des natales campagnes, De nos Alpes d'azur au sommet argenté, De nos bois odorants, de nos fraîches vallées, De nos brillants ruisseaux aux nappes étoilées, De notre Dauphiné si riant et si beau La grâce et les couleurs sur son léger rameau? Par un jour de printemps, sous le porche rustique De l'humble église du hameau, Un vieux curé me fit ce récit véridique. L'agreste cimetière était là près de nous ! Il me montrait du doigt et la tombe et les roses Aux rayons du matin écloses ; Sur elles le zéphir semblait glisser plus doux ! Huit jours à peine avaient vu refermer la fosse Où dormaient, les deux jeunes sœurs; A peine son gazon précoce Commençait à verdir sous la rosée en pleurs !... Pour immortaliser cette touchante histoire, Ma lyre n'a rendu qu'un vague et faible son, Mais je te la dédie afin que de ton nom Y descende un reflet de gloire. Adèle GENTON.