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                           BIBLIOGRAPHIE.                          343
 cette lice ouverte, le champ sera envahi par de grands capitaux,
 et qu'il y aura péril pour la société si leur pouvoir n'était pas con-
 tenu. Il charge la liberté d'aviser que ses bienfaits ne deviennent
 pas des chaînes. L'examen de cette question est l'histoire con-
 temporaine, je me réfugie dans le passé.
    Au commencement de 1789 , vingt mille ouvriers en soierie
 étaient sans travail ; les marchands firent fabriquer des étoffes
 dont ils a'avaient aucun emploi prochain, mais ils réduisirent de
 moitié le salaire de la façon. Ils n'en étaient pas moins exposés à
 une perte certaine ; car, on le sait, toute étoffe de soie se vend
 au dessous des frais de sa fabrication si elle n'est pas achetée
 dans sa nouveauté. Les ouvriers proposèrent de supprimer les
 maîtrises et de vendre à leurs périls les marchandises fabriquées
 par eux. Cette proposition, que M. Morin approuve, n'avait rien
de sérieux, car elle ne donnait pas à l'ouvrier son pain quotidien,
et une spéculation qui l'aurait rendu insolvable, n'améliorait le
sort de personne. Ce débat finit par la distribution d'un secours
qui excéda trois cent mille francs.
   La première intention du tiers-état n'avait pas été une révo-
lution de fond en comble ; mais , le 20 juin, la formule de Mou-
nier ou de Bailly, au Jeu de Paume, fut : que les députés juraient
de rester assemblés jusqu'à ce que la constitution fût établie et
affermie sur des fondements solides.
   Nous nous levons alors, avaient dit les députés, comme le Cid.
Nos sureximus eterecti sumus, disait, le 29 juin, la ville de Lyon,
en battant des mains dans sa métropole , où elle chantait un 7e
Deum.
   Le surlendemain, plus de joie. Une bande de malfaiteurs in-
sultait M. Imbert-Colonies, le premier échevin , brûlait les bu-
reaux de l'octroi et de la ferme, et se répandait dans une province
voisine pour piller les châteaux et les monastères.
   La ville avait planté un mai à M. Imbert-Colomès , avec cette
inscription : Cives dilecto civi. M. Morin excuse le peuple de
l'avoir abattu et de n'avoir pas pardonné à cet aristocrate sa pré-
tention de représenter le tiers-état. Mais M. Imbert, à la tête du
consulat et des électeurs, appela la garde bourgeoise qui sercor-