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342                       BIBLIOGRAPHIE.
C'était la double représentation ; car le clergé et la noblesse n'a-
vaient pour leurs deux ordres que huit députés.
   Que de vœux unanimes dans le cahier des trois ordres !
   Ils demandaient ensemble :
   Une constitution régulière ; la loi par l'assemblée , avec le
concours du Roi ; l'impôt voté pour un temps limité ; la liberté
individuelle protégée par les tribunaux ; la propriété inviolable ;
un code uniforme et des assemblées provinciales.
   Le clergé donne à ses députés un mandat sans autres limites
que celles de la religion, de l'honneur et du patriotisme.
   La noblesse demanda la liberté de la presse ; la nullité de tout
impôt non voté par la nation ; la garantie de la dette publique,
dans laquelle serait comprise toute somme empruntée par les
villes , et notamment par la ville de Lyon , pour être versée au
trésor royal à titre de don gratuit ; l'élection rétablie dans le
clergé ; l'interdiction de la pluralité des bénéfices ; la suppression
du privilège des maîtrises pour l'exercice de toute industrie ; l'a-
bolition des péages et des barrières à l'intérieur; et la révision de
nos traités de commerce avec les puissances étrangères.
   Le tiers-état demandait spécialement pour lui des représen-
tants en nombre égal à celui des deux premiers ordres réunis
dans toute assemblée nationale, provinciale et communale, et que
la décision fût prise à la pluralité des suffrages sans distinction
d'ordre.
   Cependant tant d'espérances étaient troublées par quelques
prévisions.
   Un citoyen lyonnais écrivait que si le commerce n'était pas
protégé par des maîtrises, la noblesse française , à l'imitation de
la noblesse anglaise , s'en emparerait au moyen de ses énormes
capitaux, et ruinerait un millier de familles du tiers-état qui en
vivaient. Les capitaux de la noblesse n'ont apporté aucun dom-
mage à notre ville ; mais une concurrence sans limites a multi-
plié les produits et excité , dans toutes les conditions , un désir
égal et immodéré de s'enrichir. De là, une lutte corps à corps,
devenue plus fâcheuse par la dépréciation de la marchandise qui
a entraîné celle de la main-d'œuvre. M. Morin pense que dans