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330                EXPOSITION DES BEAUX-ARTS.
pendant que nous étudions le paysage et la ronde bosse, à l'école
de Sorèze. Heureux temps, où nous ne connaissions de peintres
français que les ignorants barbouilleurs, dont il nous fallait co-
pier les naïvetés et les fautes ! !..
   De M. Dumas je passe à M. Dupuy, delà Roche, sans prendre,
pour transition, les deux portraits de M. Philippe Dupuis, un
faiseur de sortes de choses comme j'ai eu la douleur d'en compter
deux cent vingt-trois au salon.
   La peinture de M. Dupuy, tient un peu, — mais si peu, que
ce n'est pas la peine, — de l'école italienne. — Passons vite et
passons dessus les portraits classés sous les numéros 848, 849 et
850, mais le Repos de la Sainte famille mérite de très-sincères
éloges. « Votre âme sera percée par la douleur.„» La sainte Vier-
ge est sous l'influence de cette prophétie, prononcée par la bou-
che de Siméon. — La tête de la mère du Christ est belle,
douce, simple , idéale ; la pose en est naturelle, mais elle a , ce
nous semble, quelques analogies, sur ce point entendons-nous,
avec l'admirable Vierge à la chaise du divin Raphaël, et que pos-
sède, soit dit en passant, le précieux musée de Naples. Voilà en-
core un peintre, M. Dupuy, qui a dans sa tête et dans ses mains
tout ce qu'il faut pour bien faire et qui parfois fait bien. Il n'en
est malheureusement pas toujours ainsi : ses couleurs semblent
souvent bizarres , elles sont mal eusemble ; leur liaison laisse
quelquefois à désirer. M. Dupuy se rappellerait-il encore les
pastiches parus sous l'empire et la restauration. Pour Dieu, qu'il
n'imite pas ces devanciers passés de mode à tout jamais !.
   J'avais hâte d'arriver à M. Hippolyte Flandrin, membre de
l'Institut, peintre d'un talent qu'on ne discute plus , et auquel
tous les hommes judicieux ont rendu pleine et entière justice. A
notre première visite au palais des Champs-Elysées, les tableaux
que nous eûmes la fantaisie d'admirer les premiers furent ceux
de M. H. Flandrin. Le nom, cette fois, a tenu toutes ses pro-
messes; l'artiste qui, cette année, se fait le plus remarquer par
son exposition de portraits, est M. Flandrin. Ce dernier ne s'as-
treint pas seulement à la ressemblance, l'art domine toujours
dans ses productions au plus haut degré. L'œil le plus délicat et