Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
Aik                     LETTRES INÉDITES
mission d'Orange sont transférés pour être jugés par le tribunal
criminel du département de Vaueluse, ce qui rend inutiles les
démarches qu'on pourrait faire ici pour celui que vous eonnois-
sez, que je crois comme vous plus égaré que coupable, mais qui
n'en a pas moins attaché son nom à tous les massacres. J'ai même
vu avec chagrin, dans les Papiers trouvés chez Robespierre, qu'il
etoit noté comme un des plus ardents des juges de cette Com-
mission sanguinaire.
   On ne peut que gémir sur le massacre des prisonniers de Lyon,
tels coupables qu'ils fussent. Le bourreau seul avoit le droit de
leur donner la mort, et les reactions sanguinaires éterniseront
les massacres, car les parents de ces prisonniers voudront aussi
quelque jour venger leur mort et vous voyez que c'est à n'en pas
finir. Vous m'obligeriez si vous pouviez me donner la liste de
ceux qui ont péri dans les prisons , je serais curieux de voir s'il
y a beaucoup de membres des Comités révolutionnaires d'après
le siège.
  Vous avez bien fait de venir passer quelque temps à la ville,
vous en retrouverez vos foyers ruraux plus agréables. D'ailleurs
Lyon est une des villes qu'il est le plus agréable d'habiter pen-
dant l'été. On y soufre peu des chaleurs et l'on y trouve des pro-
menades infiniment agréables. Les vôtres, je pense, se bornent
aux libraires et à la comédie. Vous m'annoncez que celle des
Terreaux est la seule qui soit ouverte. Quel en est le Directeur?
A combien ont été portés le prix des places et celui des abonne-
ments ?
   Je ne puis vous parler des spectacles d'ici que d'après les au-
tres. On a remis avant hier à la Comédie française (toujours
jouant sur le théâtre de la rue Feydeau) Y Ami des lois, qui dit-
on a été bien reçu et sans occasionner de tumulte. Quelques
jours auparavent on avait joué une trajédie de Pison, début d'un
M. Petitot. Il paroit qu'il n'a pas été heureux. Je ne sais pas à
quoi cela tient, mais les spectacles que j'aimois tant autrefois,
n'excitent plus en moi la moindre curiosité. Je me borne à lire
le Moniteur (qui coûte à présent 280 livres au lieu de 72)
  Je vous prierai de me dire si MM. Vasselier, Pellegrin,   Delon',