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                   DE GR1M0D DE LA REYNIÈRE.                      319

sous le nom de citoyen aquiliu de l'Elysée) de s'être laissé
entraîner par les moines ! ! !
   « Cet homme, dit-il, cet ami que j'avois cru devoir être une des
colonnes de la Révolution, qui étoit l'ennemi déclaré des aristo-
crates , par une Désercion du bon parti, se range aujourd'hui
avec eux.»
   Et après cette tirade, après s'être vanté d'avoir détruit la
noblesse, Restif, par un travers assez commun, trouve moyen
de vanter son illustre origine, les alliances de sa famille avec
les Courlenay, avec les Bertro de Bourgogne qui remontaient
au dixième siècle, et même de sa descendance de l'empereur
Pertinax.
    Voici les paroles de Grirood qui avaient excité sa fureur :
   « Je n'aime pas votre sentiment sur Révolution (Restif imprima
ces lettres avec son orthographe ridicule, ce qui devait sin-
gulièrement indisposer Grimod, homme d'esprit, littérateur,
possédant les manières civilisées de l'ancien régime) et vous
auriez soulagé mon cœur d'un grand poid en pensant autrement.
Hélas, mon ami, les beaux jours de notre littérature son passés
et ne reviendront plus ! Les brigants nous ont repporté au
XIIe siècle (cette lettre est écrite de Béziers en 1799) et le fruit
de notre exécrable et illusoire liberté sera la ruine de tout,
l'ignorance, la barbarie et les atrocités. Le despotisme favorise
les arts et assure la liberté individuelle ; témoins les beaux siècles
de Périclès, d'Auguste, de Léon X et de Louis XIV, si honteuse-
ment outragé aujourd'hui et dont un seul regard ferait rentrer
dans leur élément, c'est-à-dire dans la fange, les misérables qui
usurpent aujourd'hui sa puissance et font leurs ordures sur son
trône.

   Et dans une lettre de Béziers, du 19 mars 1791.
   « Ma tante se meurt de peur que vous ne soyez devenu démo-
crate, elle en juge par votre Semaine nocturne !       et vous
parlez dans cet ouvrage de tous les crimes de notre exécrable