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                CHRONIQUE THÉÂTRALE.

LES BOUFFES PARISIENS A LYON et LE FILS DE LA NUIT.
   L'opérette, cet hermaphrodite, un peu trop court vêtue si nous
lui accordons le genre féminin, et passablement débraillé si nous
le prenons au masculin, l'opérette vient de faire irruption sur
notre Grand-Théâtre. Malgré la température brûlante des derniers
jours de juillet, une fraction des Bouffes Parisiens a su attirer un
nombreux public,
          Les bravos, les vers et les bis,
          Et même jusqu'à la couronne
          Qui doit tomber du paradis.
   M. Jacques Offenbach, le directeur du théâtre des Bouffes Pa-
risiens, peut,à bon droit,être considéré comme le créateur de l'o-
pérette. Si toutefois il n'a pas créé ce genre il lui a donné une vie
nouvelle par sa musique pleine de verve, son orchestration bril-
lante, sa spirituelle aptitude à la parodie, et sa merveilleuse faci-
lité à passer du sévère au facétieux et du tendre au burlesque.
   Avant d'entrer dans quelques détails sur les ouvrages de M.
Offenbach,qu'il me soit permis de dire que toutes ces inspirations,
si gaies et si folles, n'empêchent pas l'artiste d'être capable de
grandes et belles choses, témoin la romance du violoneux et une
autre romance que l'auteur a probablement oubliée depuis long-
temps : Rends-moi mon âme, ô jeune fille.llme souvient d'avoir en-
tendu M. Roger la chanter dans un concert ; elle fit une vive sen-
sation, et elle est restée.si profondément gravée dans nia mémoire
que je me la rappelle encore après treize ou quatorze ans.
   Les Deux Aveugles, le Savetier et le Financier, le Violoneux et
le célèbre Ba-ta-clan, le triomphe de M. Lamy et de Mlle Tautin,
sont connus depuis trop longtemps sur notre scène pour en parler
maintenant. Tromb-al-Cazar renferme des morceaux pleins de
verve et d'originalité ; le Crocodile en parlant pour la guerre, dont
le motif figure dans l'ouverture,rivalise de bouffonnerie avec le trio
du Jambon de Bayonne ert hayonnette et le quatuor : Tromb-al-
 Cazar. Le petit air espagnol : la Gitana, mesure 3/8 en sol majeur,
 est plein de fraîcheur et de légèreté. Il est presque aussi gracieux