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230 LETTRES DE GUICHENON. le siégea resserrés dans leurs murailles, les habitants furent réduits à couvrir leurs maisons inachevées avec du chaume, de là , le nom d'Alexandrie de la Paille conservé par l'his- toire à celte cité héroïque. Ce fut pendant la durée de ce siège mémorable , qui devait tourner à sa confusion, que Barberousse gratifia les évêques dont les diocèses faisaient partie des états du comte Humberl, des privilèges qui leur conféraient l'autorité souveraine dans leur ville épiscopale et dans le district qui en dépendait. Le siège épiscopal de Belley était alors occupé par saint Ànlhelme, personnage éminent, que son biographe Gallizia appelle l'Ëlie de son siècle. Né au château de Chi- gnin près Chambéry, d'une noble famille, à nlhelme fut, dès sa première jeunesse, mis en possession des dignités princi- pales des églises de Genève et de Belley, qu'il ne tarda pas à abandonner pour se livrer aux rigueurs de la pénitence dans la Charlreuse de Portes, d'où il passa à la Grande-Chartreuse. La piété du jeune Chartreux fut à ce point communicalive et exemplaire, que son père et un de ses frères vinrent lui demander l'habit de sainl Bruno dont il les revêtit de ses propres mains, en sa qualité de prieur. Ses vertus et son mé- rite fixèrent l'attention du pape Alexandre III, qui, malgré l'énergie de ses refus, le contraignit à sortir de la solitude pour monter sur le siège de Belley, où il déploya la môme austérité de mœurs qui l'avait fait remarquer dans le cloî- tre. Champion, fidèle et rigoureux des droits de la Sainte- Église, ce fut à lui que Frédéric adressa celte fameuse bulle d'or qui faisait de l'évêque de Belley un prince du Saint- Empire romain et l'affranchissait de toute dépendance tem- porelle vis-à -vis du comte Humberl. Cette bulle est dalée du 2fr mars 1175, d'un lieu que Guichenon à mal lu ou mal repro- duit, ce n'est pas en effel Tnborete, qu'il faut lire, mais Robo-