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LETTKES DE GU1CHEN0N. 215 pressé et pressant, et Guichenon avait pour tous les person- nages distingués par la naissance, le rang elles emplois, une déférence instinctive et pleine de soumission. Quoique à con- tre-cœur il se résigna à obtempérer à la demande de M es- sire de Passelaigue. Nous plaçons ici deux lettres qui jettent quelque jour sur celle négociation. Jean Passelaigue, évêque de Belley, à Guichenon, MONSIEUR, J'ay très-bonne opinion de cetle future édition, seconde de vostre livre des évesques de Belley, puisque vous daignés en vou- loir prendre le soin. Non-seulement de prendre garde qu'il n'y aye point de faultes, (comme desja en la première édition, il y en avoit si grande quantité, que j'ay esté contraint de la supprimer), mais encore, de l'augmenter et enrichir de ce qui est de vostre connoissance certaine et appuyée d'authorités suffisantes. Il sera nécessaire, que l'imprimeur y mette la main au plus tost, poul- ies raisons que je luy ay dites. J'ay trouvé qu'Edouard de Savoye, et Philippe de la Chambre, estaient religieux de l'ordre de Saint-Benoit, ce que je désire ne pas estre obmis pour cause ; je vous en envoyé un mémoire, ensem- ble des noms de ceux dont j'ay recouvert les armoiries que j'ay fait peindre en feuillets particuliers, qui se pourront relier avec les livres. Si vous en sçavés quelques autres, je vous prie me les envoyer avec leur blason, par la première commodité. Seulement pour les espitres de saint Bernard, abbé de Clairvaux, que nous avions proposé de faire insérer dans vostre dit-livre, adressantes à Bernard de Portes, nostre 47e évesque, sau f vostre meilleur ad- vis, il me semble, (après y avoir pensé), que les deux à luy adres- santes ne sont pas icy nécessaires, puisqu'elles ne touchent le faiet de l'évesché de Belley, et d'ailleurs qu'elles sont assés con- neues à ceux qui ont leu les épistres de saint Bernard; mais celle qui s'addresse au Pape, me semble à propos, pourvcu qu'elle soit intitulée en la forme marquée en ce mémoire, la vérité du quel titre se connoit clairement dans la teneur de ladite épistre.