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'210             ARMOIRIES DE VIENNE EN DAUPHINÉ.

a passé par la et qu'il a régularisé ce qu'il pouvait y avoir de
défectueux dans les émaux et l'arrangement de ce singu-
lier blason (1). Il n'avait point a s'occuper des supports et
des ornements qui soutiennent et "accompagnent l'écu de
la Ville dans quelques représentations exécutées au XVIIIe siè-
cle, les plus anciennes qui nous aient été conservées. Ces
figures n'ont rien de commun avec le fond du blason et
se prennent arbitrairement sans être sujettes à aucune rè-
gle fixe et déterminée. L'idée de celui qui le premier choisit,
pour supports des armoiries de Vienne, deux aigles empié-
tant un faisceau consulaire, chargé de deux couronnes à
l'antique n'en est pas moins heureuse. Ces emblèmes complè-
tent l'Écu et en font comme une espèce de sommaire de l'his-
toire civile et religieuse de cette ville , illustrée tour a tour
par sa qualité de colonie romaine, par le sang de ses martyrs
et par le séjour des rois des deux royaumes de Bourgogne.
   En résumé, nous croyons avoir établi, que l'aigle, à quel-
que titre que ce soit, n'a jamais figuré dans le blason de
Vienne, et que cette ville n'a eu pour premières armoiries
que l'arbre dont le souvenir se liait à l'établissement de sa
commune. Elle a continué de le porter seul jusqu'à l'époque
où disparurent tous rapports entre sa condition présente et
son ancien emblème. Un nouveau blason fut la conséquence
d'un nouveau régime et le calice et l'hostie marquèrent les

   (1) Un article, malheureusement trop concis de l'inventaire des archives,
établit cependant d'une manière incontestable l'ancienneté de l'émail du
champ. « Le vingt décembre 1493, prix fait donné à Jean Dubourg, peintre,
pour faire les armes de la ville sur la porte de l'hôtel de ville. Le champ
d'or et la devise en or fin, peint à l'huile, au prix de douze florins et
demy. » Le mot devise doit être pris ici dans son acception moderne, et
comme il est de règle en blason de ne pas mettre couleur sur couleur, ni
métal sur métal, il faut en tirer la conséquence que la devise des anciennes
armoiries de Vienne figurait en dehors de l'écu, à la différence de celle
d'aujourd'hui qui est comprise en dedans.