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154                      INSCRIPTION.

il ne trouva que ce moyen d'échapper a l'embarras de sa
position.
   Quelques écrivains modernes, épris des honnêtes para-
doxes , ont prétendu qu'il n'existait aucune trace de cet en-
gagement de l'archevêque de Bordeaux envers Philippe,
comme s'il était absolument nécessaire de le voir écrit sur le
parchemin pour être convaincu de son existence. Clément V,
n'ayant constamment agi .dans l'affaire des Templiers que
sous l'étreinte d'une volonté supérieure à la sienne, il n'y a
pas d'autre conséquence a tirer de ses actes et la preuve du
pacte résulte de la nature même de l'exécution qu'il a reçue.
Il n'est point ici question de décider entre les Templiers
et leurs adversaires ; nous entendons constater seulement
à un point de vue local, qu'ils ont été condamnés a Vienne
sans avoir été appelés ou entendus, et par une de ces com-
missions privées et secrètes, que de tout temps les souve-
rains ont employé contre les innocents qu'ils voulaient
perdre.
   Il fallait compléter l'œuvre cependant, et donner une es-
pèce de sanction a cette sentence subreptice. Le 3 avril 1312,
s'ouvrit la deuxième session du Concile, et le pape ayant a
sa droite Philippe-le-Bel, accompagné de ses trois fils, de son
frère et d'une troupe nombreuse de chevaliers, prononça
solennellement sa sentence d'abolition contre l'Ordre des
Templiers. Elle était trop bien soutenue pour que l'histoire
ait eu la moindre protestation à enregistrer. La bulle qui
porte cette abolition est datée de Vienne , le 2 mai 1312 ,
soit qu'elle ait été prononcée ce jour-là et non le 3 avril,
comme le rapportent les historiens contemporains, soit plutôt
qu'on n'ait osé la divulguer qu'un mois après sa pronon-
ciation.
   Enfin le samedi 6 mai 1312, fête de saint Jean devant la
Porte-Latine, fut close la troisième et dernière session de ce