Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
150                EXPOSITION DES BEAUX-AKTS.

on fume, on rigollette, mais à Mabille ou au Château des fleurs ,
tout en simulant la joie, on s'ennuie à faire plaisir à tous les
ennuyeux passés, présents et futurs !..
   Quittons le village et ses fêtes et découvrons-nous devant Jésus
renversant Judas et sa troupe au-delà du torrent de Cédron. Dé-
couvrons-nous, mais passons vite. Pas le moindre éloge à donner
à cette toile. Pourquoi MM. les Membres composant le Jury d'ad-
mission l'ont-ils accueillie ? Disons avec le librettiste :
   Ce n'est pas à nous d'expliquer ce mystère
   Il est à regretter que le tableau de M. Emile Bouquet défie par
son élévation la meilleure vue du monde : le lynx lui-même ne
pourrait le voir qu'avec le secours d'une longue vue parfaitement
appointée. Des personnes réputées compétentes nous assurent
que cette toile sans prétention ne 'serait déplacée nulle part. Le
sujet traité par l'auteur est un Biner sous la Régence. Cette épo-
que a été chantée, poétisée, décrite par une multitude de poètes
et de peintres. M. Bouquet devrait éviter, avec les espérances
que lui donnent son talent déjà sérieux, de marcher dans des
sentiers battus. Ce nouvel arrivé est jeune , actif, laborieux.
Rendez-$ous donc lui est donné, par dame Critique, à la pro-
chaine exposition.
   Nous aurions tenu à peu près le même langage à M. Louis
Carrey, si celui-ci n'était pas un des artistes les plus recomman-
dables dont nous ayons à parler dans cette Revue. Les Natures
mortes de M. Carrey sont vraiment deux toiles hors ligne dans
leur genre. Celle surtout qui appartient à la Société des Amis-
des-Arts de Lyon serait digne d'être signée avec honneur par
un nom populaire. M. Carrey doit se défier d'une seule chose :
la monotonie. Mais pourquoi conseiller un élève qui n'attend plus
qu'un ou deux succès pour passer maître ?
   Nous allons nous arrêter ici dans notre premier voyage ( car
c'en est u n ) à travers l'Exposition de peinture de 1857. Que les
mécontents se consolent, quant aux autres qu'ils prennent la
peine de nous lire jusqu'au bout.
                                      Fernand LAGÀRYUGUE.
  La suite au prochain   numéro.