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                        LE PÈRE DE LA CHAIZE.                             1 il 1

d'eux n'a pas craint d'insinuer qu'il méditait d'exterminer par le
fer et par le feu les réformés de France , nous avons cru devoir
assigner cette place à l'exposé des faits delà conspiration d'Oates.
   En examinant de nouveau la question de la Révocation qui
suit de près, le lecteur se pourra plus facilement convaincre
qu'entre ces deux événements il n'existe pas la moindre relation,
et que la plupart des causes et des actes qui ont précédé la sup-
pression de la charte du protestantisme , non seulement sont
antérieurs à la nomination du P. de la Chaize au ministère de
confesseur , mais encore à l'avènement de Louis XIV à la cou-
ronne.
   « Le lecteur, dit Lingard , doit tourner son attention sur un .
des faits les plus extraordinaires de notre histoire domestique,
l'imposture connue généralement sous le nom de complot
d'Oates : imposture qui, pratiquée à une époque de mécontente-
ment populaire, et soutenue par les artifices et les déclamations
d'un parti nombreux, souleva les passions jusqu'à la folie, et sem-
bla momentanément éteindre le bon sens et l'humanité naturels
au caractère anglais (1). »
   Quel était cet Oates? Hume et Lingard s'accordent à le pein-
dre comme un homme de la pire espèce, qui joignait aux senti-
ments les plus abjects la plus profonde perversité. Tour à tour
curé anglican dans diverses paroisses d'Angleterre, et chapelain
à bord d'un vaisseau de guerre, il avait successivement perdu ces
positions par son inconduite. H était accusé de goûts contre na-
ture , et deux fois le jury avait reconnu en lui un faux témoin.
Saiis feu ni lieu , Oates eut recours en sa détresse au docteur
Tonge, .un des plus implacables ennemis du catholicisme qu'ait
compté l'Angleterre. Tonge devina qu'Oates pouvait être un
merveilleux instrument de calomnie. Il lui ouvrit sa bourse?
s'empara de son esprit, et il fut entre eux convenu qu'Oates,
après avoir simulé une conversion à la religion romaine, se glis-
serait parmi les Jésuites, et, une fois au cœur de la place, trou-

   (1) Hist. d'Angleterre, par le D r John Lingard. Paris, Charpentier, t. VI,
p. 106.